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Interview de Sa Majesté Fo’o Ndong Victor KANA III, Roi des Bafou, suite à sa visite officielle aux USA

Fo'o Le Chef Supérieur de 1er degré du Groupement Bafou, Sa Majesté Fo’o Ndong Victor KANA III, a visité du 05 au 16 mai 2012, la communauté Bafou des Etats Unis d’Amérique. Bafou.org s’est rapproché du monarque Bafou le 09 juin 2012 au palais royal à Bafou, pour recueillir ses impressions encore toutes fraiches après cette visite. Voici en exclusivité pour vous l’intégralité de cet entretien.

Majesté Souh Fo’o Mem, Majesté Souh Fo’otem Lepang, toute l’équipe de Bafou.org est honorée par cet interview que vous avez bien voulu nous accorder. Recevez ainsi les remerciements et les salutations de cette équipe. Cette interview fait suite à votre visite à la communauté Bafou des USA regroupée au sein de leur association dénommée « Lemoû des USA ». Quelles sont vos impressions après cette visite ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Merci pour cette initiative. Je dois dire que j’ai été très satisfait de cette visite. Mes impressions sont en effet très bonnes. Vous remarquez sans peine que mon visage rayonne ! ... C’est la lueur de satisfaction que j’ai ramenée de cette sortie. Il faut déjà dire que le départ était très bien puisque je suis sorti de la chefferie d’un bon pied et dans la joie et c’était déjà très positif. J’ai trouvé les Bafou des USA en très bonne santé, l’accueil était très chaleureux et je profite de l’occasion pour féliciter et remercier tous ceux et toutes celles qui, de près ou de loin, ont contribué au succès de cette visite.

Quel était l’objectif principal de cette visite ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Lors de ma première visite de 2005, j’avais prié les fils et filles Bafou des USA de se réunir pour penser au développement de leur terre d’origine qui est Bafou. En 2007, je suis retourné aux USA et j’étais fier de constater que la mayonnaise commençait déjà à prendre car ils avaient déjà mis sur pied une association dont le nombre d’adhérents commençait à croître. Je leur ai alors donné deux missions : trouver le nom de leur association et ensuite trouver un représentant du Roi Bafou aux USA. Ceci pour être en phase avec les autres communautés Bafou, afin de participer aussi aux activités de développement menées dans le Groupement. En 2011, ils m’ont dit qu’ils ont choisi comme nom de leur association, « Lemoû USA », nom pour lequel je n’ai trouvé aucune objection. En janvier 2012, ils m’ont adressé une invitation pour venir constater personnellement l’évolution de leur association. En février, ils m’ont fait savoir qu’ils avaient un président et me proposaient aussi un représentant. Une fois de plus je n’ai pas eu d’objection par rapport à la personne qu’ils m’ont proposée pour être mon représentant. Donc, à l’occasion de cette visite, je devais, entre autres, installer mon représentant aux USA.

Avez-vous finalement installé votre représentant aux USA ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Ce représentant n’a pas été installé. Je dois dire que depuis 2005 que l’idée avait été lancée, certains ne s’y intéressaient pas, peut-être à cause de leurs multiples occupations, peut-être parce qu’ils n’y trouvaient pas d’intérêt, ou peut-être parce qu’ils simplifiaient la chose. Mais il y a eu ce groupe, très attaché aux valeurs ancestrales, qui a cru et qui s’est investi pour asseoir l’idée. Il faut noter que ce groupe était constitué de personnes qui n’avaient pas encore mis longtemps aux USA. Les « anciens» disaient qu’il était impossible que cette idée prospère aux USA. Mais les « jeunes » ont persévéré. Quand les « anciens » se sont rendus compte que mon invitation était effective, ils ont commencé à m’écrire et à m’appeler avant mon arrivée pour me dire que les choses n’étaient pas bien faites au départ, qu’il fallait intégrer tout le monde. Quelque part on a senti qu’ils ne voulaient pas que tout se passe comme s’ils n’existaient pas ; ils voulaient aussi être intégrés dans le mouvement et participer pleinement à ce qui se préparait.

C’est pour cela qu’arrivés aux USA, nous avons eu des entretiens à l’issue desquels nous avons ensemble jugé utile de toujours tout faire pour associer tout le monde. Compte tenu de ce qui précède, nous avons renvoyé la cérémonie pour accorder un moratoire à tous ceux qui n’étaient pas encore dans la réunion « Lemoû USA ». Aussi, j’ai nommé une commission de huit personnes chargées de revoir les statuts et le règlement intérieur, en recueillant les avis de tout le monde, afin de permettre à tous d’adhérer sans problème à la famille Bafou des USA, pour que la prochaine fois que les uns et les autres ne trouvent plus de prétextes pour freiner le processus. Cette commission est présidée par M. DJOUMEJIO David qui est en même temps la courroie de transmission entre cette communauté et moi. J’ai donné un délai de six mois à la commission pour me présenter son rapport.

Comme j’ai un visa d’un an, je crois qu’en principe je serai encore aux USA en Avril 2013, cette fois, je crois, pour installer mon représentant.

Avez-vous eu à présenter des projets de développement du Groupement Bafou à vos fils des USA ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Il y avait plusieurs projets de développement comme par exemple l’équipement de nos écoles et Lycées ainsi que la formation professionnelle des jeunes. Mais le plus important était de sensibiliser les uns et les autres sur la nécessité et le besoin de la participation de la diaspora au développement de Bafou. Je profite pour vous dire que j’étais l’invité de la radio « Voice of America ». Au cours de l’émission où j’étais l’invité, on a parlé entre autres des problèmes de développement, vous comprenez que cela occupait une place importante dans mon agenda.

Ces projets ont été initiés par le CODEGBA ou par vous-même ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Vous convenez avec moi que je participe à toutes les réunions du CODEGBA dont je suis d’ailleurs le premier porte-parole. Avant l’avènement du CODEGBA, j’étais déjà très engagé dans le développement de Bafou avec d’autres structures dont on a eu à apprécier les résultats. En conséquence, je pouvais spontanément anticiper en la matière en fonction des circonstances.

A quoi le Groupement Bafou peut-il s’attendre comme retombées de cette visite ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Je crois que cette visite sera très bénéfique pour Bafou. Déjà, la communauté Bafou des USA a mobilisé des fonds pour la construction d’une salle de classe à Bafou. Dès mon retour, j’ai lancé le chantier et on a déjà fabriqué à ce jour plus de trois mille parpaings. Quand le chantier sera fini, je leur rendrai compte de l’utilisation des fonds qui ont été dégagés. D’autre part, il y a un conteneur des produits de première nécessité pour l’éducation (livre, ordinateurs, …) et la santé (médicaments, matériels pour les salles d’accouchement, …) qui nous sera donné, suite aux contacts que nous avons entrepris là-bas avec certains ONG Américains.

Et cette grande limousine qui vous accompagnait aux USA pendant votre séjour vous a-t-elle été offerte pour la circonstance ou définitivement ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Je me réjouis de vous dire que chaque fois que je rends visite à une communauté, l’accueil est toujours comparable à celui d’un président de la république. Mon peuple veut également montrer son attachement à la chefferie Bafou. C’est pour cela qu’il voudrait copier le bon exemple que vous-même donnez sur place ici au pays. Je crois que les actes de développement comme cités dessus sont plus importants de nos jours qu’une voiture car si mon peuple reçoit une bonne éducation et est en santé, je suis sur que j’aurai tout ce que je veux de lui. Les Bafou m’ont déjà donné presque toutes les marques de voiture, Mustsibishi, Prado, RW4, etc.… Pour l’heure, tout ce qui nous tient à cœur c’est le développement de Bafou, et je suis heureux de savoir que le peuple Bafou en général voit les choses de la même façon.

A quand la prochaine visite de Sa Majesté hors des frontières nationales ? Nous pensons bien sûr aux USA, mais aussi aux pays d’Europe ou d’Afrique où la communauté Bafou est assez représentative.

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Pour le moment la communauté Bafou de France s’est déjà signalée pour le début de l’année prochaine, puisque le président de la famille Bafou voudrait donner une dimension particulière à cette visite. Vous savez je suis déjà allé en France plus de quinze fois, mais cette fois les Bafou de la France voudraient que ça soit vraiment solennel. Mais je dois aussi dire qu’avant cette date, je suis invité en France pour deux semaines entre la fin du mois de Juillet et le début du mois d’Aout de l’année en cours, par quelques Bafou qui souhaitent passer quelques moments avec leur père. C’est l’obtention du visa qui définira le calendrier exact, puisque les problèmes de billet d’avion, d’hébergement et autres ne se posent pas.

Majesté à votre avis, les Bafou de la diaspora sont-ils prêts à soutenir l’organisation du prochain festival culturel Bafou Lemoû ? Puisqu’à la première édition, les Bafou résidant hors du Cameroun ne s’étaient pas vraiment manifestés comme beaucoup s’y attendaient.

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Je crois que le problème était plus au niveau de la sensibilisation, mais pour cette fois je crois qu’ils sont prêts car si je m’en tiens seulement à la communauté Bafou des USA, le nom de leur association en dit long. Vous avez remarqué que le festival culturel Bafou « LEMOÛ » a été renvoyé en décembre 2013, ceci pour donner le temps à ces communautés comme ils ont demandé afin que chacun puisse se préparer et participer activement à ce grand évènement. C’est vrai qu’une autre raison était de laisser le temps au CODEGBA de prendre vraiment corps.

Avez-vous eu à parler avec les Bafou des USA de l’impact de la tribune de communication Bafou.org aux Etats-Unis en particulier et dans la diaspora en général ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Déjà, je dois vous le dire, cette tribune est très visité, même par les américains. J’en veux pour preuve l’exemple du Colonel du Pentagone Américain avec qui on a eu des entretiens. Il était émerveillé après avoir visité Bafou.org. D’autre part vous avez publié les informations sur cette visite, c’est parce que les Bafou des USA et de la diaspora sont conscients de l’envergure que prend cette tribune, ce qui fait que la sensibilisation que j’ai fait à ce sujet est venu seulement compléter ce que beaucoup connaissaient déjà. Ils sont contents de l’existence de cette tribune, de la qualité et la fréquence des informations publiées. Cette tribune a réveillé beaucoup de personnes, en leur donnant le gout de se rapprocher du village puisque même étant loin du pays, ils vivent presqu’en direct tous les évènements qui se déroulent à Bafou.

Je saisis une fois de plus cette occasion pour féliciter et encourager toute l’équipe de Bafou.org en général et particulièrement M. NGUEZET Guy Mathurin, qui est le principal responsable. Je l’invite à continuer à animer avec brio ce précieux outil de communication qui est déjà très utile à Bafou. J’apprécie à juste titre votre façon de contribuer au développement de Bafou. Mon plus grand souci est d’inscrire mon nom en lettres d’or dans l’histoire de Bafou, je crois que ce genre d’action me permettra d’atteindre cet objectif. J’encourage tous ceux qui contribuent de manière multiforme à l’animation de cette tribune et les prient de continuer dans cette voie.

Selon vous, au cours de cette visite, y a-t-il eu des points que vous n’avez pas beaucoup appréciés et sur lesquels vous avez des conseils à donner à vos fils ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : Personnellement, je n’ai pas de remarque négative. Je crois que dans l’ensemble tout était bien. Mais vous savez que les avis sont toujours partagés. Par exemple, certains critiquent certaines tenues que je porte à certaines circonstances, mais c’est aussi normal. Je ne peux pas chercher le problème là ou il n’y a pas. Je continue plutôt à apprécier ceux qui ont pris part à différentes cérémonies car beaucoup ont eu à commander leur tenue depuis le Cameroun. Je les encourage dans cette exportation de la culture Bafou à travers le monde.

Pourquoi avez-vous choisi la tenue de l’Association des Moho de Douala pour la soirée aux USA

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : D’une part, parce que cette tenue m’a plu, mais beaucoup plus parce que j’ai amené avec moi un ensemble de tenues que j’ai aussi choisies au hasard. Il y a plus d’une centaine de tenues à la chefferie ; donc, il n’y avait pas un problème particulier par rapport à cela.

Très chère Majesté, Roi des Bafou, nous vous remercions infiniment une fois de plus pour cette interview que vous avez bien voulu accorder à Bafou.org. Avez-vous un message à l’endroit du peuple Bafou en général avant votre mot de la fin ?

Na’ah Tema’h Fo’o Ndong : J’ai beaucoup de messages, mais le plus important pour le moment c’est que je prie tous les Bafou qui veulent bien m’aider dans le développement de Bafou à ne pas hésiter de me contacter par mon adresse email qui est Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour nous donner les contacts des Bafou à travers le monde afin que nous puissions constituer le répertoire des Bafou par corps de métier. Il est important de connaitre et d’exploiter nos ressources d’abord, avant de solliciter les ressources extérieures. Même dans le cas des échanges de services, je pense que dans l’ensemble un tel répertoire sera bénéfique à tous car, si je prends l’exemple de la santé, vous êtes d’accord que nos fils et filles de la santé peuvent nous aider même à distance, et même ponctuellement. À travers les journées médicales du CODEGBA, beaucoup de nos mamans, papas et enfants ont été soulagés. Je saisis l’occasion pour féliciter l’équipe du Dr DONGMO Sylvestre qui s’était investi sans réserve pour cette cause. Il y a beaucoup d’exemples de ce genre. L’idéal serait qu’avec des moyens modestes nous réalisions de très grandes choses qui ne pèsent pas trop sur les uns et les autres, mais qui ont des objectifs salutaires pour la majorité.

Pour terminer je remercie la communauté Bafou des USA pour l’accueil qui m’a été réservé pendant mon séjour du 05 au 16 mai 2012, ainsi que l’équipe de Bafou.org qui se déploie au quotidien pour la promotion du Groupement Bafou. Vous avez mes encouragements et mon soutien.

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