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Coup d’œil sur le village Baleng

Carte du Village BalengChers internautes, Monument du Village Baleng

Dans le souci d’améliorer ses prestations vis-à-vis de son lectorat, www.Bafou.org a ouvert un nouveau chantier : vous faire connaître davantage le groupement Bafou en partant, cette fois, de ses composantes. Ainsi, tel que nous vous l’avions annoncé dans notre message du 27 avril 2010 relatif au 2e anniversaire de votre site préféré, vous pouviez nous envoyer des monographies de votre village ou même de votre famille.  

               

 

Répondant à cet appel, un digne fils de Bafou, Moho Lekouet DONKENG Cosmas, nous permet aujourd’hui, d’inaugurer ce chantier par « un coup d’œil sur le village Baleng » dont il est originaire. Nous allons, à travers une série d’articles consacrés sur le sujet, vous promener dans l’histoire de la création du village Baleng, ses réalités quotidiennes et les défis à y relever par son jeune chef, ses vaillantes populations et sa dynamique élite. Tout commentaire ou complément d’informations de votre part serait le bienvenu.  Après le village Baleng, à qui le tour ?

 

Guy Mathurin NGUEZET 

I. Histoire de la création de Baleng

1. Localisation:

Six kilos ! Femmes goudron ! C’est en ces termes que les femmes Baleng s’exclament pour vanter le village où la Providence a voulu qu’elles viennent en mariage. Situé à quatre kilomètres environ au nord-est de la ville de Dschang, Baleng est un petit village du Groupement Bafou érigé en chefferie traditionnelle de 3e degré par l’arrêté préfectoral n°447/AP/F34/BAE/2 du 07 juillet 1987. A cause de la carrure de son fondateur, du charisme de ses dirigeants et du dynamisme de sa population, cette bourgade minuscule en superficie a cependant un dessein spécial. Baleng est respecté à Bafou et à Dschang et son aura va au-delà de la Région de l’Ouest et des frontières nationales. Aux premières heures de l’indépendance du pays et comme signe prémonitoire de son rayonnement et de sa splendeur futurs, il se faisait déjà appeler Môh-tissong qui veut dire en dialecte local, (petite ville).

Suivons le guide et faisons un peu d’histoire !

En 1990, à l’occasion de l’installation de Dr Kana Paul comme Chef de Premier Degré, un ouvrage intitulé, « Bafou, une grande chefferie de l’Ouest Cameroun » a été publié par un groupe d’universitaires Bafou réunis autour du Pr Jean-Louis Dongmo. En le consultant, on peut lire, en page 24 :

"Une guerre importante a opposé sous Kana Ier, la Chefferie de Bafou à sa voisine de l’Ouest, Foto. Nous n’en connaissons malheureusement ni la cause, ni le déroulement. Nous savons seulement qu’elle a été gagnée par Bafou, et qu’elle a eu comme conséquence, la cession par Foto de deux quartiers à Bafou : Lepouo et Tsueto. Le nom du premier signifie " lieu de rencontre" en souvenir du fait que les belligérants s’y sont rencontrés pour négocier et conclure la paix. Le nom du second signifie quant à lui "champ de Foto". Pour éviter qu’il n’entretienne la rancœur chez les voisins, le Chef Kana II l’a remplacé par Kekang du nom d’un cours d’eau qui arrose l’endroit. L’acquisition de ces deux quartiers a sensiblement accru la largeur de Bafou qui était dangereusement trop réduite".

Lepouo signifie en yemba, lieu de rencontre. Lieu de rencontre pour défendre les frontières du village mais aussi lieu de rencontre des prosélytes venant d’horizons divers et nouvellement convertis au Christianisme. Ceux-ci habitaient provisoirement autour de la Mission Catholique de Lepouo, payaient leurs impôts dans leurs chefferies d’origine et y rentraient après leur formation de catéchumènes ou de catéchistes.

Le territoire gagné sur le groupement Foto et appelé Lepouo fut intégré au grand ensemble Mbeng. Pour son occupation, il y eut l’arrivée des pionniers suivants : Le prince Ndjeuyim, fils du chef Fo’o-Ndong Tenkongmo Tchounlepap et pupille de Moho Kemegho de Mbeng qui recevra les terres de Tedonkeng. Le reste de Lepouo sera occupé sous forme de champs et de pâturages par Moho Kemena‘h et par Moho Kem-Douhou. A cette époque, Zébazé Temekontchou, un autre fils de Fo’o-Ndong Tenkongmo Tchounlepap, bien connu sous le nom de Fo’o-Ghap, habitait à Mbeng Sa’ah-Nguessielle. Il se déplaça pour s’installer, non pas à Lepouo où il avait aussi reçu des terres,  mais plutôt à Tsueto dans un endroit qu’il a appelé Tenkwheu-h. Ce nom est la forme contractée de « Nte Wou Nkweu’h à g’hah ! » signifiant en dialecte local : « si je meurs là –bas …ça fait quoi ! ». Au lieu de le suivre dans son émigration, un de ses enfants parmi les plus braves restera à Lepouo.

Suivons cet enfant au destin exceptionnel.            

2. Naissance du village Baleng

Parmi les occupants de la première heure de Lepouo, figurait un certain Tsobgny né vers 1891 de Zébazé Temekontchou Fo’o-Ghap 1er et de Medong Jeakia. Cet homme exceptionnel marquera l’histoire d’une empreinte indélébile et sera à l’origine du développement, de la transformation et du rayonnement de ce coin anonyme de Bafou qui s’appellera plus tard Baleng. Cet illustre personnage mérite toute notre attention.

Très jeune, Tsobgny John, puisqu’il s’agit de lui, se fit remarquer par son intelligence très au-dessus de la moyenne, son sens aigu des affaires et son dynamisme débordant. Ayant accompagné très tôt son père Fo’o-Ghap et ses oncles dont le futur chef Fo’o-Ndong Kana 1er dans leurs activités commerciales dans diverses chefferies de l’ouest et même dans l’ancien Cameroun Britannique, il apprit le pidgin et acquit des connaissances sur divers dialectes locaux. L’apprentissage de ces dialectes s’accéléra par la présence chez son père d’esclaves d’origines diverses. Avec ce bagage linguistique, il fut utilisé comme Interprète par le Blanc Commandant de la Région Administrative de Dschang. Il profitera de ses voyages avec les colons pour nouer de solides relations avec plusieurs chefs puissants de l’Ouest et diversifier ses activités commerciales.

Il achetait et revendait des esclaves, du sel, de l’huile de palme, des liqueurs, du vin importé d’Espagne, des vêtements traditionnels en batik, des bracelets d’ivoire, des colliers de perles appelés "Ziguêta", etc. En raison de ses manières raffinées et de son élégance, les blancs l’appelèrent affectueusement Johny. Il sera ensuite appelé Massa Johny car sa fortune grandissait considérablement. A la suite d’une chute de cheval lors des funérailles au quartier Nko’ho, il décida de se faire baptiser et prit le prénom chrétien de Paul.

Avec la culture du quinquina et du caféier, produits de rente nouvellement introduits par les colons, celle des pommes de terre et autres légumes fort appréciés des blancs, l’élevage des porcs, des chèvres et des bœufs, le commerce des vivres frais, des arachides et du maïs à Dschang, à Nkongsamba et à Douala, Massa Johny Tsobgny Paul devint de plus en plus riche et acquit davantage de prestige.

Après la guerre de 1914-1918, les Allemands connurent une déconvenue et furent chassés par les Anglais. Le prince Manfo Tékou jaloux de la popularité de Johny et surtout parce qu’il cherchait à régner à Bafou à la place du Chef malade, alla dire aux nouveaux maîtres que Tsobgny Johny était un grand voleur, un dangereux serviteur des Allemands et surtout un indicateur à la solde de ces derniers. Il ajouta que ses nombreuses femmes avaient été arrachées de force à leurs parents et que les indigènes arrêtés pour les travaux forcés étaient détournés pour ses propres chantiers et plantations. Comme preuve de ses accusations, il indexa le château que Johny venait de construire comme étant la preuve de ses multiples détournements.

Johny fut donc arrêté et conduit en prison. Il fut même dit à ses nombreuses femmes de rentrer dans leurs villages d’origine parce qu’il sera condamné à mort puis exécuté. Après avoir été transféré de la prison de Dschang vers celles de Bafoussam, de Bangangté, de Foumban, de Yaoundé et de Douala, quelle ne fut la surprise de tous de voir Tsobgny Johny débarquer un matin chez lui à Dschang libre et au volant d’une voiture neuve ! Comment avait-il réussi ce tour de passe-passe digne de grands prestidigitateurs ? Rien de bien sorcier à cela ! À Douala, il était en prison dans une ville où il avait beaucoup d’amis. Ceux-ci lui ont conseillé de solliciter les services d’un avocat pour plaider sa cause et demander réparation pour le préjudice qu’il subissait. Chose dite, chose faite. Il a gagné son procès, a été libéré et est donc sorti de prison avec un pactole inattendu.

Après ce retour triomphal de prison, il a davantage gagné en estime et en respectabilité. Ainsi, il a abandonné le cheval, son premier moyen de locomotion, pour faire acquisition de voitures utilitaires (camions de marque Dodge, Apache et International) et de voitures de tourisme de luxe de marque Citroën.

S’inspirant de l’architecture du palais du Sultan Bamoun, il avait entrepris, en 1924,  la construction d’un château en briques de terre cuites avec, à l’étage, un plancher en madriers de bois poli. Tous les chefs de l’Ouest, invités à la fête du 14 juillet à Dschang qui, à l’époque, était le chef-lieu de région, faisaient d’abord escale pour la nuit dans le château de Massa Johny. La présence régulière de tels hôtes chez lui, ses largesses vis-à-vis des membres de sa famille paternelle et surtout vis-à-vis de son oncle, le chef Fo’o Ndong Kana 1er, à qui il rendait régulièrement visite en compagnie des plus grands Chefs Bamiléké de l’Ouest, le prédisposaient à une forte récompense. Ainsi, il fut élevé en 1925 à la dignité de sous-chef par Fo’o-Ndong Kana 1er et se fit désormais appelé Fo’o-Leng.

3. Signification du nom Baleng :

En langue Bafou, le mot ‘’Aleng‘’ ou ‘’Leung’’ signifie la chaise. Mais est-ce à dire que Baleng est un village de fabricants de chaises ? Non ! Loin de là. De quoi s’agit-il alors?

Lors de son intronisation en 1932 sous le règne de Fo’o-Ndong Ngouadjio, Massa Johny Tsobgny Paul prit le titre de Fo’o-Leng. Il était conseillé en cela par Kamga Joseph, puissant chef du village Bandjoun respecté dans tout le pays Bamiléké et par Kamdem, chef du village Balengsap près de Bafoussam, qui voulaient, par cette homonymie, consacrer et immortaliser les solides liens d’amitié qui les unissaient. Massa Johny était un grand ami du chef Kamdem Fo’o-Lengsap. Leng-sap peut être décomposé en deux mots : "Leng" qui signifie viser et "Sap" qui désigne une tranchée. Leng-Sap est, étymologiquement, le village des guerriers qui, cachés dans des tranchées, visaient leurs ennemis et ne les rataient pas. Lorsque Kamdem Fo’o-Lengsap mourut en désignant comme successeur l’ancien combattant Thomas Nembot II, Massa Johny n’hésita pas à donner à ce dernier, la main de sa fille Mégni Pohonou Lucienne. Baleng de Bafou (Aleng) est donc tout simplement l’homonyme du Baleng de Bafoussam (Leng-Sap). Mais si on fait allusion à la chaise, nous dirons que Baleng est un village très hospitalier où on ne refuse la chaise à personne. Vous êtes donc toujours les bienvenus à Baleng.

 

Monument du Village Baleng

Carte du Village Baleng

A Ghem Zaah Leng

Chefferie du Village Baleng

Chefferie du Village Baleng

Chefferie du Village Baleng

Cachet du Village Baleng

Ecole Publique du Village Baleng

Ecole Publique du Village Baleng

Photo de famille à Baleng

A suivre ...

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