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Fenêtre ouverte sur la vie d’un certain Tsantchuigning Pierre

A propos du Panthéon français où sont conservés les restes des personnalités célèbres du monde des arts, de la science et de la politique, le Marquis de Pastoret avait fait graver sur le fronton de ce monument historique la phrase suivante devenue célèbre pour l’éternité : “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”. Nous avons pensé à bafou.org qu’on pourrait l’imiter en faisant honneur aux Bafou qui se sont distingués d’une manière ou d’une autre. Ainsi, sans nous substituer au chef supérieur, nous pourrons aussi dire : “Aux grands Bafou, le groupement reconnaissant” !

La liste de ceux qui mériteraient une telle attention est bien longue. Celle non exhaustive figurant dans le P.V. des assises des Forces Vives Bafou du 08 mai 2010 fait allusion à POUFONG Jules dans l’auto-défense, à HAPFOUT Daïman en combattant solitaire, Mgr Albert NDONGMO, l’évêque du tonnerre, LANGUE Clément, Directeur du Cabinet Civil de la Présidence et Ambassadeur, Nkemgou MOMO Pierre-Marie et TSAGUE Louis-Philippe, Commissaires Divisionnaires, les Honorables CHOUNGMELE Paul, ZEBAZE Siméon, Nkem Mbeuhè-Ngong TEINKELA Jean et NDONGMO Jean, les Maires Fo’o-Miatsuet NGUETSOP Paul et NGUETSA Pascal sans oublier Sa Majesté Fo’o-Ndong Dr Paul KANA II.

Après notre article sur le musicien Zébazé Etienne Congolais, faisons aujourd’hui connaissance avec Tsantchuigning Pierre, l’un des promoteurs du mouvement d’auto-défense à Bafou aux heures troubles du maquis où nous avions perdu notre vénéré chef, Fo’o Ndong Ngouadjeu Jean dit Fo’o-Ntchou.

Qui était Tsantchuigning Pierre?

Un brave Bafou de rare spécimen! Un patriote! Un homme de tonnerre! Un homme à conviction, imbu d’entregent et de sagacité, courageux, et fort !

Cela s’est prouvé, et de manière incisive, quand dans la nuit du 28 au 29 Septembre 1959, les maquisards prirent d’assaut la chefferie Bafou, l’incendièrent et assassinèrent le chef supérieur, Fo’o Ndong Ngouadjeu Jean, dit Fo’o-Ntchou.

La nouvelle de cet acte odieux saisit et tétanisa les Bafou qui, de tous les coins du village, accoururent vers la chefferie. La réalité était là, brutale et hors de proportion : le corps inanimé du chef supérieur, fraîchement assassiné était vautré dans un fauteuil à l’entrée de la salle de séjour.

Certains des grands notables de la cour royale, présents sur la scène, étaient aussimédusés, muets et perdus que la foule qui grandissait à chaque instant. Tout ce qui se murmurait, se disait et s’entendait tout autour c’était : “ Que va-t-on faire ? Que peut-on faire ? Qu’allons-nous faire?" Car jusqu’à ce que cet acte horrible soit posé, pour des raisons incompréhensibles, on associait, à Bafou, les maquisards aux forces invisibles et pour cela on les appelait “le vent”. On entendait régulièrement dire : “ le "vent" a tué un tel à tel endroit… le "vent" a incendié la concession d’un tel à tel endroit”.

N’écoutant que son courage, Tsantchuigning Pierre fendit la foule, arpenta de quelques enjambées les escaliers pour se mettre sur la dernière marche en face de la salle de séjour où gisait le chef supérieur. Face à la foule hébétée, il déclara : “Vaillant peuple Bafou, écoutez-moi : ou nous sommes Bafou ou nous ne le sommes pas. De quoi avons-nous peur ? Qu’est ce qui pourrait nous faire plus peur que ce qui vient de nous arriver ? Par ma voix, nous déclarons la guerre à la terreur. Le "vent" n’existe pas, aucun "vent" ne peut soumettre et humilier les Bafou que nous sommes. Sommes-nous Bafou ou ne le sommes pas ?" Et la foule lui renvoya tout spontanément : "Nous le sommes!" Et, conclut-il: "Qu’attendons-nous alors ? Nous allons nous battre jusqu’au dernier Bafou encore dans le sein de sa mère pour notre liberté et notre fierté".

De qui tenait-il toutes ses qualités de self-control, d’intrépidité, et de leadership ? De Dieu sûrement ! Peut-être aussi de sa lignée royale puisque étant arrière petit fils de Moho Mbwele Teka, cohéritier de deuxième rang du Chef Supérieur Bafou Fo’o-Ndong Nto’h-Tanh’g.

C’est sur ce backdrop de circonstances que Tsantchuigning Pierre âgé d’à peine trente ans se fera distinguer pour la postérité. Né vers 1931 à Zem Tsing-la’a, il avait pour père Moho Mbwele Teka Michel originaire de Bamendou II -(ne pas le confondre avec Moho Mbeuhè Leketa qui est plutôt de Mbeng). Sa mère, la nommée Mégni Mezatio était ressortissante de Batsing’la. Cet arrière petit fils du chef supérieur Bafou, Fo’o-Ndong Nto’h-Tanh’g, avait deux frères et deux sœurs : Teika Michel, Tetsinkou Jean, Ma’ah Tchuèletôh et Ma’a Se-èh.

Grâce à son charisme, il sut en ces moments pénibles de l’histoire des Bafou rester attentif, se mettre à l’écoute des populations pour saisir leurs interrogations. C’est ainsi qu’il acquit rayonnement auprès des enfants et des adultes, auprès des femmes et des hommes, auprès de la société toute entière.

Homme fort et entreprenant

Son leadership aidant,Tsantchuigning Pierre put, avec le soutien incontournable de quelques autres intrépides Bafou tel que Poufong Jules, rassembler, motiver et mobiliser les populations autour d’une idée de création d’une force d’autodéfense. La réalisation effective de cette idée a assuré avec efficacité la protection et la sécurité de tout le village Bafou. Tsantchuigning Pierre était le chef du comité pour Bafou sud, puisque le village était reparti en plusieurs pôles d’auto-défense.

Pierre Tsantchuigning s’est entièrement dédié à la cause du village Bafou et s’est sacrifié pour sa dignité et sa liberté. A l’occasion de la fête de commémoration du cinquième anniversaire de la mort du feu chef Fo’o Ndong Ngouadjeu Jean et en reconnaissance de cet héroïsme très significatif, le jeune et nouveau chefBafou, le Dr Kana Paul de regretté mémoire, l’ennoblit en 1964 du nom hautement symbolique de Assa’a Ndeu’ôh.

Homme de développement

Avant les troubles que nous avons connus à la veille de l’indépendance, Assa’a Ndeu’ôh Tsantchuigning Pierre futtour à tour co-fondateur, moniteur et catéchiste à l’école et à la Mission catholique Nkonkack, ensuite secrétaire d’état civil à la chefferie Bafou. Planteur distingué, il prit en main l’organisation des sessions d’animation rurale en matière de vulgarisation de la culture caféière. Il intégra la Garde civique Camerounaise à la suite du démantèlement des forces d’autodéfense survenu en 1960 juste après l’indépendance. Il exerçât dans cette branche des forces en armes jusqu’en 1966. C’est en cette année là que les maquisards, qui l’avaient traqué en secret de tous côtés pendant des années, ont enfin eu raison de sa vigilance. Le patriote est tombé le 30 Novembre 1966 dans une embuscade tendue au lieu-dit letseng Mbeuhè à la frontière entre Baleveng et Bamendou. Cette embuscade lui valut une fin tragique dont le village Bafou n’est pas amnésique. Marié à trois femmes, Assa’a Ndeu’ôh Tsantchuigning Pierre a laissé quatre garçons qui se battent bien dans la vie.

A ce stade de notre propos, précisons pour témoigner notre reconnaissance aux intéressés que nous nous sommes rapprochés de la famille de notre héros et avons obtenu de ses enfants Njenkens Noël et Manfo Martin, l’essentiel des informations développées ci-dessus. Moho-Zoho Ngouadjeu Jean nous a assisté pendant nos recherches. Moho-Sob Nguimapi Atoudem Jean, Ntchueti Edouard et Moho Nkemgha Pierre nous ont aussi apporté quelques éclaircissements.

Mais, avouons-le tout de suite, tout n’est pas encore dit. Quelques questions et zones d’ombre se posent encore à nous. Il s’agit par exemple :

1- Un nom prémonitoire : On ne donnait un nom à un enfant que pour se remémorer un évènement ou émettre un message. Pourquoi ce nom de « Tsang-Tchuigning » qui signifie mot à mot, affaire, palabre, altercation, problème, litige, conflit, etc…(E’ntsang), concernant une personne seule ou une seule personne (Tchuigning) ? En dehors du titre Assa’a Ndeu’ôhreçu de Dr Kana, qu’a-t-il eu en plus comme récompense pour ses bons et loyaux services ? La chefferie Bafou le reconnaît-elle aujourd’hui comme étant une icône non négligeable de Bafou ? Ou alors, sa vie ou son histoire n’était-elle que «l’affaire d’un homme ….. tout seul » comme l’indique ce nom bizarre de « Tsang-Tchuigning » ?

2-La vengeance des Bafou : Il ressort de "La vie d’un vieux lion" de Zébazé Siméon et de "Ma part de comédie" de Tsobgni Panka Paul qu’après l’assassinat de Fo’o Ndong Ngouadjeu Jean, c’est plutôt le vieux Chef Johny Baleng qui aurait été le premier à prendre son fusil pour aller vers le sud du village où il aurait abattu à Ndoumbouo, un homme juché sur un toit avec des gris-gris. Où étaient Assa’a Ndeu’ôhTsantchuigning Pierre, Poufong Jules et les autres ténors du mouvement d’autodéfense Bafou ?

3- Iconographie : Nous n’avons pas pu trouver une seule photo de notre héros et faisons un clin d’œil aux descendants de Jules Poufong qui était son camarade d’armes et à ceux des autres commandos et anciens combattants Bafou. Nous devrions également faire des clarifications sur les notions de gardes civiques, commandos et auto-défense. Comment s’opéraient le recrutement et la formation ? La gestion quotidienne de ces forces publiques incombait à qui ? A l’autorité administrative, à l’autorité militaire ou au Chef de village ? Nous pensons à nous rapprocher de l’antenne locale de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre à Dschang pour démêler cet écheveau.

4- La mort de Pierre Tsantchuigning : Parlait-on encore de « Maquisards » à Bafou en 1966 ? Quand avait eu lieu la séance de confession publique et de prise de Cadi exécutée sur la place publique de la chefferie Bafou pour exorciser définitivement le village ?

Les contributions des lecteurs de bafou.org sont attendues et pourraient nous être utiles pour écrire cette autre page de la saga des grands hommes qui ont marqué l’histoire de notre village.

(é) Moho-Lekouet Donkeng Cosmas

El Porompompero

Publi-Reportage


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