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Soyez le bienvenu en Allemagne!

Tsague Votre premier rendez-vous : Comment éviter les faux-pas!

L’émigration vers une nouvelle société ou un nouveau pays exige toujours une prise de dispositions non seulement économiques et culturelles mais aussi psychologiques pouvant mieux armer le migrant à affronter les difficultés de sa nouvelle terre d’accueil.

 

Cependant nos cours préparatoires se limitent très souvent à la langue ainsi qu’aux aspects de la culture générale. Quant à ce qui est de l’Allemagne, sa langue est réputée être un casse-pied pour les candidats à l’émigration, certains finissant par opter pour la France, la Suisse, la Belgique ou l’Angleterre et les États-Unis si les conditions sont bien sûr réunies pour l’obtention d’un visa.

Le pays de Goethe et de Schiller, reconnu pour sa légendaire ponctualité, la rigueur dans le travail mais aussi pour ses compositeurs de la musique classique et ses philosophes, reste une terre d’accueil qui outre les difficultés linguistiques, présente de barrières socioculturelles, lesquelles créent de situations de quiproquos entre les Allemands et les étrangers.

A commencer par «A» comme «Accueil»: le jeune/la jeune camerounais/se qui expérimente ses premiers mois en Allemagne doit faire face non seulement à des difficultés de communication, mais aussi à des barrières culturelles et les surmonter s’il veut s’intégrer et atteindre l’objectif pour lequel il a fait ce long voyage, et sa famille d’énormes sacrifices. En dépit des mois passés aux cours de langue, la réalité est toujours d’autant plus surprenante que l’on ne s’y attendait. Et plus les attentes face au pays d’accueil sont élevées, plus le choc est violent comme le disait un professeur d’Allemand à Douala. Loin des préjugés d’une Europe «Eldorado», le novice est abasourdi lorsqu’il est à tout bout de chemin interpellé par un sans domicile fixe qui lui demande une pièce d’un Euro. Loin de l’image d’une Europe où on jetterait les téléphones portables en route et où l’argent tomberait comme une manne du ciel, il doit affronter la dure réalité qui consiste à se lever à 4 heures du matin pour aller travailler pendant 8 à 10 heures à l’usine pendant les vacances, enfin de financer ses études. Loin de cette âpre réalité, le jeune frère (ou la jeune sœur) se rend compte que l’hospitalité qui lui est réservée au quotidien est aux antipodes de sa perception de l’accueil. Une atmosphère morose qui souvent est aggravée par le climat froid d’hiver avec des visages froissés, les hommes emmitouflés dans des mentaux, les têtes cachées dans des chapeaux fourrés. Ces visages qui semblent éviter le regard du nouveau venu, le poussent à pouvoir conclure qu’il n’est pas bienvenu dans ce monde de gratte-ciels où il cherche en vain la chaleur humaine.

Les premiers mois passés au cours de langue sont souvent sujets à inquiétude chez beaucoup des nouveaux qui en dehors de leur professeur, n’ont de contact qu’avec les étrangers et se demandent où seraient les Allemands et comment est-ce qu’ils connaitraient un jour la culture allemande en restant entre eux, les étrangers. Après l’obtention du diplôme permettant l’accès aux études supérieures (DSH), le jeune étudiant a enfin la possibilité de faire la connaissance des Allemands et de s’évertuer à les comprendre. Des questions virevoltent dans sa tête et quel serait le meilleur endroit pour les mettre sur le tapis si ce n’est pas le restaurant?

Si au Cameroun, une invitation impliquerait très souvent une prise en charge de la consommation de la part de l’initiateur du ‘projet’, tel ne peut être le cas en Allemagne que si et seulement si celui qui invite le précise explicitement. Une jeune compatriote qui par exemple était habituée à la galanterie des amis payant comptant ou «content» sa facture au restaurant risque de se retrouver dans de péripéties rocambolesques si elle prend les invitations des amis ou camarades allemands de la même façon qu’au pays. La première soirée risque de tourner en fiasco. À la fin d’une soirée amusante et informative quand vient le moment crucial où le garçon de café se pointe avec sa calculatrice et demande «SVP, Vous payez ensemble ou séparé ?» et à votre cher ami de répondre «séparé», la surprise peut être très grande! En effet, égalité entre les hommes et les femmes exige aussi que les factures soient séparées! «C’est le prix de l’émancipation» d’aucuns diraient.

Pour éviter de prendre congé de votre premier rendez-vous en étant déjà endetté, alors soyez toujours munis de votre porte-monnaie avec une somme répondant à ce que vous souhaiteriez consommer!

Malgré une éventuelle déception lors de la première rencontre au restaurant, des rencontres privées sont à encourager. « Faire découvrir la cuisine et la culture camerounaises au monde entier » est un noble objectif, bon prix, pour se faire des contacts, surtout parmi les copains Allemands dont le support est essentiel pour un succès dans la vie quotidienne et universitaire. En effet, quelque soit votre génie en langue, il vous sera difficile de suivre les cours les deux premiers semestres. Il n’est pas conseillé d’apprendre tout seul et le faire avec des Camerounais seulement (là où c’est possible) n’apporte pas grand chose, car il faut apprendre dans l’esprit de celui qui interroge et celui qui est plus proche de cet esprit, c’est le camarade local. C’est celui là qui attirera votre attention sur les maladresses mal perçues ici, comme vous lui serez utiles pour les sensibilités qui lui échappent sur votre culture. En sa compagnie, il vous sera plus facile de vous intégrer, d’apprendre efficacement, c’est-à-dire de réussir sûrement. En ce sens, bienvenu en Allemagne!

Tsague

Publi-Reportage


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