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PR TAZO, REQUIESCAT IN PACE !

Nous n’avons pas encore fini de pleurer le Pr TAZO Etienne trop tôt arraché à l’affection de sa famille, de ses nombreux amis et de la communauté universitaire de Dschang. Aujourd’hui, nous vous proposons le texte de l’homélie de l’Abbé Amédée, Curé de la Paroisse Saint-Laurent de Bafou, à l’occasion de la messe dite le 1er juin 2013, jour de son enterrement.

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« Excellence Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, Autorités de l’Université de Dschang, Honorable député à l’Assemblée Nationale, Monsieur le Sous-préfet, Monsieur le Maire, Autorités traditionnelles, Révérends Pères, chers fils et filles du Peuple de Dieu à Bafou, Frères et sœurs en Christ, loué soit Jésus-Christ !

C’est pour moi un grand honneur de prendre la Parole dans le cadre d’une homélie comme Curé de la Paroisse Saint Laurent de Bafou à l’occasion de cette célébration Eucharistique pendant pendant laquelle nous accompagnons TAZO Etienne à sa dernière demeure. Nous prions pour qu’il repose en paix après les combats acharnés de cette vie terrestre.

Je voudrais simplement nous inviter à méditer sur le sens de la vie que Dieu a donnée à chacun de nous à partir de 3ou 4 textes que l’Esprit-Saint nous a proposés à cette occasion.

La 1ère lecture tirée de l’Ecclésiaste et que je vous recommande de relire en famille commence par la célèbre réflexion « Vanité des vanités, tout est vanité ». Ce texte semble nous plonger dans un pessimisme total, si bien que nous pouvons penser que nous ne devons ou ne pouvons rien faire en cette vie. Face à la mort si « prématurée » de notre frère, ami, parent, TAZO Etienne, nous pouvons même nous redire à nous-mêmes : « A quoi servent tous nos efforts de chaque jour pour vivre ? » A bien lire ce texte, l’auteur n’est pas si découragé, et il ne voudrait pas nous décourager. « Tout est vanité », nous dit-il mais pas « tout » pour lui-même. Il s’adresse à ses auditeurs, aux gens de son temps, en voyant leurs mauvaises habitudes de vie. En effet, comment pourrait-il affirmer que tout est vanité sans reconnaître quelque base solide sur laquelle son esprit puisse s’appuyer ? Il voudrait instruire ceux qui l’écoutent et réfuter le matérialisme sur son propre terrain. Il s’agit de ce matérialisme dont parle le Cardinal NEWMAN quand il décrit en des termes poignants le comportement de l’homme du monde actuel vis-à-vis de la richesse : « La richesse est la grande divinité du jour ; c’est à elle que la multitude, toute la masse des hommes rend un intensif hommage. Ils mesurent le bonheur d’après la fortune, et d’après la fortune aussi, ils mesurent l’honorabilité… Tout cela vient de cette conviction qu’avec la richesse, on peut tout. La richesse est donc une des idoles du jour, et la notoriété en est une autre…La notoriété, le fait d’être connu et de faire du bruit dans le monde ; ce qu’on pourrait nommer une renommée de presse (et j’allais dire de la télévision et de tous les médias…), en est venu à être considéré comme un bien en soi, un souverain bien, un objet, lui aussi de véritable vénération. »

L’auteur du livre de l’Ecclésiaste observe la peine que l’homme se donne en cette vie à amasser des biens. Mais au départ de ce monde, ces biens sont laissés à d’autres qui n’ont même pas souffert. Nous voyons souvent le résultat : ces biens sont souvent dilapidés, vendus, détruits. Certains qui ont passé le temps à se battre ont cru qu’ils amassaient des richesses pour leur progéniture. A leur mort, les membres des divers cercles, ordres ou associations auxquels ils appartenaient sont simplement venus chasser la veuve et les orphelins, prétendant par exemple que le défunt était endetté. Voilà pourquoi l’auteur de la 1ère lecture peut dire que « se donner de la peine et pour rien de la sorte est aussi vanité, et même un scandale. » Il nous fait réfléchir sérieusement : « A quoi a servi toute la peine de l’homme qui meurt, alors qu’il a passé le temps à tout calculer, à se fatiguer sous le soleil, et j’ajouterai pour attraper le cancer de la peau, des poumons, du foie, parce qu’il court après les affaires de ce monde ? « A quoi servent tous ces jours et nuits à courir et même à être dans deux avions sans repos ? «  Et parfois, quand on atterrit, il faut assister à des ripailles et beuveries de nos funérailles, et de nos fêtes mondaines.

Frères et sœurs bien-aimés, honorables invités. Cette réflexion du sage dans ce texte devrait nous interpeller. Beaucoup d’entre nous sont très affairés, tellement occupés qu’ils n’ont même pas de carnet d’hôpital. Beaucoup pensent que tout va bien, et pourtant l’on peut nous poser la question de savoir : « quand as-tu fait ton dernier bilan médical ? » Et lorsque la maladie est découverte, c’est souvent trop tard, et l’on peut parler comme nos parents africains « il ne souffrait que de la fièvre, et il ne pouvait pas mourir de ça. Il a été tué, vendu, etc. »

Chez nous dans la menoua ou dans le Bamboutos, l’on affirme que « le mort ne souffrait que du mal de ventre » ; en se demandant « comment pouvait-il mourir après un simple mal de ventre ? » ; et cela pousse à faire des autopsies traditionnelles sur des corps de défunts sans autorisation et sans l’assistance des médecins légistes reconnus et dans le simple but de semer la peur, la discorde, la haine, la sorcellerie et leur conséquences pour détruire davantage les familles et la société. les marchands d’illusions savent bien le faire. Lorsque la famille est atteinte dans une société, c’est tout le tissu social qui se dégrade. Profitons de ce décès pour aller faire nos bilans de santé, pour savoir quelle en est notre maladie, ou à quel degré elle se trouve.

Jésus dans l’Evangile que nous avons écouté nous rappelle le même message de la 1ère lecture. Il est interpellé par un homme qui s’avance du milieu de la foule pour lui demander d’être l’arbitre ou le juge dans le partage de l’héritage que leur a laissé leur papa à sa mort et dont le fils aîné s’en est accaparé.

Jésus semble injuste, et même très injuste dans ce texte, parce que tout le monde s’attendait à ce qu’il intervienne pour que la justice distributive soit faite. Il les déçoit en ces mots : « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » et même en s’adressant à la foule, il ajoute « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fut-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses.» Ces paroles de Jésus nous amènent à réfléchir sérieusement sur le salut qu’il nous apporte. Il ne vient pas nous sauver tel que nos pensées, notre intelligence. Beaucoup s’imaginent que si Jésus était vraiment Dieu, s’il était fils de Dieu, il ne laisserait pas sévir tant d’injustices. Beaucoup lui font dire ou faire des choses, alors que ce n’est pas sa volonté. Jésus n’est pas le Jésus de la publicité, le Jésus des « miracles, des faux miracles » que les multiples « églises du réveil» ou « sectes» présentent pour attirer et enfin détruire les esprits faibles. Il n’est pas l’adepte de ceux qui prétendent apporter le « bonheur » tout de suite et aujourd’hui. Il n’est pas là pour nous faire miroiter les faux bonheurs à travers les diverses idéologies, philosophies ou constructions d’homme. Jésus nous dit que le bonheur de l’homme, le vrai bonheur, ne se trouve pas dans les biens matériels. Ce n’est pas pour dire qu’il nous encourage à sombrer dans la paresse ou la misère, il veut que l’homme, tout en travaillant, s’interroge sur le sens de ses richesses, qu’il se pose la question de savoir si celles-ci (ces richesses) le conduisent au vrai bonheur qui ne se trouve qu’en Dieu seul. Selon ce point de vue, les béatitudes vont nous enseigner que le vrai bonheur ne réside ni dans la richesse ou le bien-être, ni dans la gloire ou le pouvoir humain, ni dans aucune œuvre humaine, s’il utilise soit-elle comme les sciences ; les techniques et les arts, ni dans aucune créature, mais en Dieu seul, source de tout bien et de tout amour.

Frères et Sœurs bien-aimés, Jésus voudrait nous dire que ce n’est pas en nous consacrant au malin, à l’imposteur, maître et dieu dans toutes les sectes sataniques qui sont à l’assaut de notre planète, de notre continent et du Cameroun, que nous aurons le vrai bonheur. Jésus nous raconte une parabole dans ce passage, comme cela est souvent de coutume dans la tradition biblique, pour présenter les sages (sensés) aux yeux de Dieu, ainsi que les fous (insensés). L’homme de la parabole est le prototype de l’homme du monde actuel, habité par l’égoïsme et le matérialisme.

Les terres de cet homme riche avaient beaucoup produit. Il s’apprêtait à détruire les anciens greniers pour en construire de nouveaux et de plus grands pour le stockage. Il se disait en lui-même : « Je vais me reposer», « je vais manger », « je vais boire », « je vais jouir ». Remarquons les pronoms « je », « moi » qui reviennent plusieurs fois, signe d’égoïsme ; il ne pense pas à autrui, au pauvre par exemple. Cet homme de la parabole a au moins pensé se reposer. Beaucoup d’enseignants ne se reposent pas, parce qu’à la recherche de l’argent, des honneurs, de la voie, du pouvoir. A moins que je ne sois ignorant, il me semble que dans aucune loi universitaire au Cameroun, il n’est permis à aucun enseignant d’université d’enseigner et d’évaluer le dimanche; mais dans les universités du Cameroun, certains en ont fait une loi, et personne ne les punit ou n’ose rien leur demander; et pour cela, il n’ y aura pas de temps pour la messe du dimanche, sa première communion, sa confession au prêtre, sa confirmation, son mariage à l’église etc. . Si c’est pour agir comme l’homme de la parabole, le seigneur Jésus s’adresse à chacun de nous en ces termes : « Tu es fou, mon ami. Cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de coté qui l’aura ? Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu ». Pour Jésus les calculs humains du riche (celui qui est par exemple à la poursuite des diplômes, grades et honneurs confondus) sont tragiquement faux .Il n’y a pas lien entre l’abondance des biens temporels et la vraie sécurité… L’argent n’achète pas « Dieu ». Pour terminer cette homélie, je nous invite à prier pour être des sages aux yeux de Dieu, afin que les richesses ne nous trompent pas. Et pour que chacun donne comme réponse à Dieu cette prière pour signifier qu’il veut donner un sens à sa vie avec Dieu, le Dieu de Jésus-Christ.

PSAUME 48:

« Ecoutez ceci, entendez bien, habitant de l’univers, gens illustres, gens obscures, riches et pauvres, tous ensemble ».

« Ma bouche dira des paroles de sagesse, les propos clairvoyants de mon cœur; l’oreille attentive aux proverbes, j’exposerai sur la cithare mon énigme. ».

« Pourquoi craindre aux jours de malheur ces fourbes qui me talonnent pour m’encercler, qui s’appuient sur leurs fortunes et se vantent de leurs grandes richesses?».

« Nul ne peut racheter son frère, ni payer à Dieu sa rançon aussi chère qu’il puisse payer, toute vie doit finir.»

« Peut-on vivre indéfiniment sans jamais voir la fosse? Vous voyez les sages mourir : comme le fou et l’insensé, ils périssent, laissant à d’autres leurs fortunes. ».

« Ils croyaient leur maison éternelle, leur demeure établie pour les siècles ; sur des terres ils avaient mis leur nom. L’homme comblé ne dure pas :il ressemble au bétail qu’on abat. »

« Tel est le destin des insensés, et l’avenir de qui aime les entendre : troupeau parqué pour les enfers et que la mort mène paitre. »

« A l’aurore, ils feront place aux justes ; dans la mort, s’effaceront leurs visages : pour eux, plus de palais ! Mais Dieu rachètera ma vie aux griffes de la mort : c’est lui qui me prendra. »

« Ne crains pas l’homme qui s’enrichit, qui accroit le luxe de sa maison : aux enfers il n’emporte rien ; sa gloire ne descend pas avec lui. »

« De mon vivant, il s’est béni lui-même : on t’applaudit car tout va bien pour toi ! Mais il rejoint la lignée de ses ancêtres qui ne verront plus la lumière. »

« L’homme comblé qui n’est pas clairvoyant ressemble au bétail qu’on abat. »

AMEN !

Bafou le 1er juin 2013,

Fête du Martyre de saint Justin,

(é) FEUJIO YIMELE Amédée Tarsicius, prêtre

 

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