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GENEALOGIE DE LA DYNASTIE DES FO’O NDONG

GENEALOGIE DE LA DYNASTIE DES FO’O NDONG

La dynastie des Fo’o Ndong qui a comme héritier actuel le Chef Kana III a joué un rôle déterminant dans I'histoire de Bafou. Aussi avons-nous choisi d'utiliser sa généalogie comme axe central pour présenter cette dernière. Nous donnons cette généalogie en tête de notre exposé pour que le lecteur dispose dès le départ d'un cadre qui servira à classer les événements.

1. Quatre versions partiellement divergentes

Reconstituer aujourd'hui la généalogie de la dynastie des Fo’o Ndong n'est pas tâche facile. En effet les informateurs sont rares et leurs déclarations partiellement divergentes, la tradition orale ayant pendant longtemps véhiculée seule I'information jusqu’à sa récente mise par écrlt.

En écartant Ies fantaisistes et en comptant pour une seule toutes celles tributaires d'une même source, nous avons identifié quatre versions distinctes de la généalogie des Fo’o Ndong. Par ordre chronologique de leur mise par écrit il s'agit de :

1 - la version recueillie en 1935 à I'occasion d'une tournée à Bafou par un administrateur fran­çais des colonies en poste à Dschang, A. Raynier ;

2- celle communiquée par le Chef Kana II aux auteurs de I' Almanach Nufi publié en 1967

3- celle recueillie en 1968 par un groupe d'élèves et étudiants ressortissants de Bafou dans le cadre de la semaine culturelle de leur association;

4 - celle contenue dans le mémoire présenté par Nguefo Tsango Edouard en 1984 à l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé pour I'obtention du DIPLEG d'Histoire.

Version de Raynier

(1935)

Version de I' Almanach Nufi

(1967)

1- Nchemza

2- Njimetotchou

3- Fokekok

4- Ntoatanha

5- Agokpoua

6- Ndabchou

7- Mfozap

8- Totanha

9- Tchounlepap

10- Kana

11- Ngouadjeu

1- Njeumetotchou

2- Njeuzongteu

3- Njeumezazong .

4- Leparzak

5- Mboupti

6- Daptchou

7- Ghopouoh

8- Zebaze dit Fozap

9- Ntotang

10- Tekongmo dit Tchounlepap

11- Kana 1er dit Nkonglah

12- Ngouadjeu dit Mbapngong

13- Kana II dit Ndeuk.

Version des élèves et étudiants Bafou

(1968)

Version de Nguefo Tsango

(1984)

1- Fodong-Ndaptchou 1 dit Njeu-Meto' otchou

2- Fodong - Njeumeza - Nzong

3- Fodong - Njeu - Nzong - Nteuh

4- Fodong - Lepac - Nzack

5- Fodong -Mboumte

6- Fodong - Ag'hieg - Pio' oh

7- Fodong - Ndaptchou II

8- Fodong - Zebaze

9- Fodong - Nto'o Tan'ha

10-Fodong - Tekongmo

11- Fodong - Kana I

12- Fodong - Ngouadjeu

13- Fodong - Kana II

14- Fodong - Kana III

1- Ndaptchou I

2- Njemeza

3- Njeuzong

4- Lepac Nzac

5- Ago Pouo

6- Ndaptchou II

7- Fozap

8- Nto'o Tanha

9- Tekongmo dit Tchounlepap

10- Kana 1er

11-Ngouadjeu

12-Kana II

13- Kana III

2 - Analyse et tentative de résorption des divergences

En faisant abstraction des différences orthographiques parce qu'elles traduisent seulement la difficulté de transcrire avec I'alphabet français les sons de la langue Bafou, on trouve dans toutes les 4 versions ci-dessus les mêmes noms et le même ordre (sauf I'interversion de Ghopouoh et de Ndaptchou dans la version de I' Almanach Nufi) en remontant la généalogie à partir du Chef actuel jusqu'au 9e règne plus haut dans le temps. Il y a donc unanimité sur les 9 derniers Chefs, ce qui traduit I'efficacité de la tradition orale pour I'histoire proche ou peu éloigne.

Par contre au-delà du 8e ancêtre du Chef actuel apparaissent les divergences. Celles-ci portent aussi bien sur I'ordre des Chefs que sur leurs noms et par conséquent leur nombre. D'une manière générale, on peut les imputer aux faiblesses de la tradition orale, mais ce qui nous importe davantage c’est de retrouver les mécanismes par lesquels a été déformée ou perdue I'information. Notons tout de suite que les défaillances incriminées ici concernent aussi bien la mémoire collective (auquel cas l’information est déformée ou perdue pour tout le monde) que la mémoire individuelle (dans ce cas I'informateur concerné est seul défaillant, I'information pouvant avoir été bien conservée chez d'autres).

Certes a Bafou comme d'ailleurs dans toute I'aire de la civilisation bamiléké ou I'on a I'habitu­de de conserver les cranes des ancêtres pour leur offrir des sacrifices, I'oubli total d'un Chef est incon­cevable. Cependant I'oubli d'une partie de la désignation reste parfaitement possible et s'est même probablement produit pour cette période reculée dont les Chefs ne sont plus connus aujourd'hui que soit par leurs noms, soit par leurs surnoms. La conséquence c'est qu'il peut arriver aujourd'hui que I'on prenne le nom et le surnom d'un même Chef, désormais dissociée, comme deux personnes diffé­rentes. Ainsi, dans la version de 1968, ou prendrait Ndaptchou I et Njeumetotchou pour 2 Chefs différents. D'autre part, il est probable que le Fokekok qui veut dire «Chef mince ou petit» soit le surnom de Lepacnzac : en effet la tradition attribue a ces deux noms situés à peu prés au même rang, une meme oeuvre qui est d'avoir reculé légèrement les limites du territoire.

Avant de poursuivre notre analyse, ouvrons une parenthèse sur les surnoms. Ces derniers peuvent être :

- soit une contraction du nom précédée en position de préfixe du mot « fo » qui signifie Chef, exemple Fozap pour Zebaze ;

- soit une description condensée basée sur le trait dominant de la personnalité (exemple Agheo’ peoh, c’est-à-dire « qui ne veut pas risquer ses gens », surnom reprochant au chef concerné son pacifisme dommageable), ou sur une originalité vestimentaire (ex : Nto’o Tang’ha, c’est-à-dire « qui porte un large chapeau », Tchounlepap c’est-à-dire « qui noue autour des reins un pagne court »).

Fermons cette parenthèse pour reprendre notre analyse. Nous en arrivons à un second principe explicatif des divergences. Il est constitué par une pratique linguistique que nous proposons d’appeler « abréviation des noms de noblesse par élimination compensatrice de la syllabe terminale ». Plus précisément il s’agit de ceci. A Bafou, quand quelqu’un est anobli par le Chef ou succède à un père noble, son nom s’allonge de l’un des préfixes Nkem, Njié, Fo’, Assobo, Ntsuete, Assa’a, etc. … selon la série à laquelle il accède, puis il peut perdre dans la bouche de certains usagers se dernière syllabe comme pour compenser l’allongement entraîné par lé préfixe. Ainsi par exemple : Voufo en devenant Nkem s’appellera Nkemvoufo, en abrégé Nkemvou. Dans le cas de la généalogie qui nous intéresse ici :

- Mezanzong en succédant à son père qui était Njié a pris le nom de Njiemezanzong, en abrégé Njiemeza (2è nom de la version de 1984)

-Nzongteu en succédant à son père qui était Njié a pris le nom de Njienzongteu, en abrégé Njienzong (3è nom de la version de 1984)

Enfin il y a le problème de la présence de 2 Ntotanha dans la version de Raynier. Le premier (4è rang) est manifestement une erreur).

Au terme de cette analyse, la généalogie des Fo’o Ndong se présente comme suit : (nous transcrivons les noms en nous rapprochant le plus possible des sons de la langue Bafou).

1- Njiemeza, le Fondateur

2- Ndaptchou 1er surnommé Njiemetontchou

3- Njiemezanzong, en abrégé Njiemeza

4- Njienzongteh, en abrégé Njienzong

5- Lepac Nzac surnom Fokekeok

6- Mboupte (surnom)

7- Agne’o Peoh (surnom)

8- Ndaptchou II

9- Zebaze surnommé Fozap

10- Ndongmo surnommé Nto’o Tang’ha

11- Tenkongmo surnommé Ntchounglepap

12- Kana 1er surnommé Nkonglah (mort le 28-10-1929)

13- Ngouajio Jean (1929-1959)

14- Kana II (1961 - 1994)

15- Kana III (1994 - …)

3- Le nom Fo’o Ndong donné à la dynastie

Le nom générique Fo’o Ndong donné à la dynastie de Bafou a suscité beaucoup d’interprétations que nous ne jugeons pas utile de présenter ici parce qu’elles sont toutes fantaisistes ou acrobatiques. A notre avis l’explication serait pourtant simple. En effet, il est probable que Fo’o Ndong dérive de Fo’o Ndong-mo selon le principe déjà présenté d’ « abréviation » par élimination compensatrice de la syllabe terminale ». L’usage de ce nom remonterait donc au 10e Chef de la dynastie qui s’appelait Ndongmo. La transmission aux héritiers relève d’une pratique bamiléké bien connue.

4 - Comparaison avec d'autres généalogies de la region

II est intéressant de comparer le nombre de Chefs que compte la généalogie des Fo’o Ndong avec ceux des chefferies voisines et de celles conquises par Bafou.

Tableau No 1. Nombre de Chefs enregistres a certaines dates significatives par Bafou, ses sous­ chefferies et les chefferies voisines

Dates Chefferies

et Sous Chefferies

Vers 1900 a I'arrivée

des Allemands

1934 – 1935

1989

Bafou

12

13

14

Sous Chefferie de Ndziefeng

Sous-Ch. de Fokamezo

Sous-Ch. de Bantzengla

Chefferie de Baleveng

Chefferie de Fongo Tongo

Chefferie de Foto

Chefferie de Fotomena

Chefferie de Bamendou

17

10

8

8

7

4

6

9

18

11

10

10

8

6

7

10

19

13

11

12

9

7

9

12

Le tableau No 1 pressente cette comparaison non seulement à la date d'aujourd'hui mais aussi a deux dates significatives du passe: 1934-1935 où les administrateurs coloniaux ont mis par écrit pour la première fois I'histoire des chefferies de la region de Dschang, et vers 1900 à l’arrivée des Allemands. Le recours à cette dernière date vise à corriger les effets perturbateurs des pendaisons par les Alle­mands de Chefs hostiles à leur domination ainsi que ceux des assassinats et des exécutions de Chefs intervenus à l'occasion et à la suite des troubles qu'a connus le pays bamiléké au moment de l’indé­pendance du Cameroun (1959-1960), phénomènes qui ont accéléré artificiellement le rythme de succession des Chefs dans certaines Chefferies. En tenant compte de cela, il apparaît que le nombre de chefs enregistres à Bafou est voisin de ceux de Fokamezo et de Bamendou, dépasse légèrement ceux de Baleveng, de Bantsengla et de Fongo-Tongo, et dépasse sensiblement ceux de Foto et de Fotomena ; mais il est très largement dépassé par celui de Ndziefeng. Ces rapports traduisent proba­blement les degrés d'ancienneté des généalogies concernées.

5 - Profondeur chronologique

La tradition orale étant muette en ce qui concerne la chronologie, c'est grâce aux archives que nous connaissons quelques dates de la généalogie des Fo’o Ndong. La plus reculée de celles-ci concerne la mort de Kana 1er survenue le 28 octobre 1929. Nous savons aussi que c'est sous ce meme chef que sont arrives les Allemands dans la region de Dschang vers 1900. Pour la période antérieure nous avons identifié un seul événement historique a la fois positionné par rapport a la généalogie des Fo’o Ndong et date dans les archives. Il s'agit de l'invasion de Bafou par les Bali-Tchamba, dont la tradition orale dit qu'elle est survenue vers la fin du règne de Fozap alors vieux a pris fin au début de celui de son successeur Ndongmo surnommé Nto'o Tang'ha, et que Chilver place entre 1930 et 1935. Ainsi donc entre 1835 et 1929 ont règné Nto'o Tang'ha, Tenkongmo et Kana 1er, soit une durée moyenne de 31 ans par règne. On peut arrondir cette moyenne à 30 ans et l’étendre à tous les chefs antérieurs, ce qui ferait commencer le règne du fondateur en 1565. Cette date n'ayant pas un caractère absolu, on peut dire que la dynastie des Fo’o Ndong a été fondée dans la seconde moitie du 16e siècle.

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