Interview de M. Guimezap Paul, Président Fondateur du groupe CEFTI-IUC-PDMD, réalisé par Bafou.org dans le cadre de l’entreprenariat
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- Publié le vendredi 13 avril 2018 17:58
- Écrit par EDP
Nous sommes honorés une fois de plus de vous recevoir sur notre plateforme. Vous êtes une sommité dans le groupement Bafou principalement dans ce domaine noble qu’est l’éducation. Président Fondateur du groupe CEFTI-IUC-PDMD créé depuis 1992, les réalisations de ces centres de formation ne sont plus à démontrer.
Comment vous est venue cette idée aujourd’hui porteuse qui révolutionne le secteur de l’éducation aussi bien au niveau du secondaire que du supérieur au Cameroun ?
En préambule, avant la création du Centre de Formation, il est important de connaître les circonstances qui ont favorisé cette idée. Après l’obtention de mon Baccalauréat Technique Industriel (Méca-Auto) en 1970 au Lycée Technique de Douala/Koumassi, et mon stage académique à la Société BATA suivi d’un bref passage à SHO TRACTAFRIC, je fus sollicité par la REGIFERCAM (ancienne société d’Etat des Chemins de Fer du Cameroun) dans le but de l’africanisation des cadres Camerounais prônée à l’époque par le président Amadou Ahidjo. La REGIFERCAM, m’envoya en stage d’imprégnation du fonctionnement des nouvelles locomotives en Italie pour 3 mois. Au retour et après 5 mois de service, le Cameroun décide de créer sa compagnie de transport aérien et lance un concours pour la formation des pilotes et mécaniciens d’avions. Je fus admis avec brio au concours des mécanos d’avions et notre formation se passa à Air France (Toulouse, Orly, ...). De retour de cette Formation, je signai un contrat comme l’un des premiers Cadres Techniques de Camair. Dès 1973, le Cameroun avait démarré avec la Cameroon Airlines. Par la suite je bénéficie de plusieurs stages en France, en Allemagne chez Lufthansa, au Canada (chez Twin Otter), en Belgique (chez Sabena).
En 1986, BOEING autorise à la Plateforme Technique Cameroon Airlines de réviser le premier Boeing 737 à Douala. Ainsi, pour réaliser cette grande visite, nous avions constaté que notre grande difficulté résidait dans l’impossibilité d’avoir des techniciens moyens bien formés, en l’occurrence les chaudronniers et les peintres plasticiens dont le niveau ne dépasse pas le CAP ou le BEPC + une formation pratique. Nous avons dû faire recours à l’extérieur pour louer ces techniciens et ladite grande visite avait été réalisée avec succès en 40 jours ; C’est ainsi que Boeing avait certifié Cameroon Airlines comme Plateforme apte à réviser les avions Boeing 737.
Cependant en 1992, Cameroon Airlines fait face à des difficultés économiques et demande aux cadres et agents de signer, pour ceux qui le désirent, des départs volontaires. En tant que bon technicien bien formé, j’ai eu le courage de demander mon départ volontaire contre le gré de toute ma famille qui voyait derrière mon geste la perte du billet d’avion et des frais médicaux gratuits.
Curieusement, la Direction Générale refusa énergiquement mon départ en me répondant : « VOUS SEREZ LA DERNIÈRE PERSONNE À QUITTER QUAND IL N’Y AURA PLUS D’AVION ! ». Cette décision de la Direction Générale avait allumé en moi le désir d’aller voir ailleurs. Ainsi, ayant foi en la réussite, j’eus l’idée d’aller négocier directement avec mes chefs hiérarchiques en leur faisant la proposition de me laisser partir, mais tout en restant à la disposition de la Camair en cas de nécessité ou d’urgence. Cette approche m’a conduit à la signature d’un contrat d’entretien extérieur pour une période de 5 ans.
C’est ainsi qu’après 17 ans de service, je devais prendre mon destin en main avec comme mot d’ordre : JE NE DOIS PAS ÉCHOUER et si jamais je trouve des difficultés, pas question de reculer. Je ne crois pas à la chance, je crois à la puissance de ma foi, qui, à force de travailler me permettra de réussir. J’ai des armes technologiques qui constituent ma très bonne formation dans plusieurs domaines industriels et que la demande par les industriels n’est plus à démontrer.
MAINTENANT LIBRE.
Il faut choisir où s’orienter : 1/ la vente des poissons ; 2/ le service de dépannage général ; 3/ la formation des techniciens qui nous ont manqué. Finalement je choisis la formation, car au-delà de gagner de l’argent, je devais aider les jeunes à trouver les emplois ou à s’auto-employer, ce qui devait également diminuer le taux de chômage. C’est ainsi qu'en 1992, je demandais l’autorisation de création et d’ouverture d’un Centre de Formation TECHNIQUE Industriel au Ministère de la Formation Professionnelle à l’époque et qui ne tarda pas à donner son accord par arrêté ministériel. Ce centre devait avoir pour spécialités : chaudronnerie, électricité, méca-auto, électronique et Froid & climatisation, etc., ...).
Cette formation fut très pratique avec une bonne base de cours en technologie et en dessin industriel, ce qui ne tardera pas à intéresser les sociétés industrielles. Pour illustration, notre première promotion qui était de 17 élèves a été recrutée entièrement par le Chantier Naval même les 03 derniers qui n’avaient pas bien assimilé la formation parce que cette Société était à la recherche de 300 chaudronniers à recruter pour la révision de leur bateau, et le marché local ne disposait pas de techniciens formés. Ainsi elle devait se retourner vers les pays voisins.
Avec ces taux de placement de plus en plus élevés, les parents nous ont confié les enfants de plus en plus jeunes, ce qui nous a poussés à créer le collège d’enseignement technique pour désormais les présenter aux examens tels que le CAP/ Probatoire/ BT ou BAC TECHNIQUE Industriel. Le taux de placement allant de plus en plus croissant, les plus jeunes devenaient un problème pour une insertion dans l’entreprise.
De ce fait, étant donné qu'ils pouvaient poursuivre les études dans les IUT, la providence a bien voulu que le Conseiller Culturel de l’Ambassade de France en visite au GICAM demanda par hasard aux Chefs d’entreprise là où ils recrutent leurs ouvriers ? Et comme l’Ambassade de France venait de financer les équipements de deux Lycées techniques de Douala et croyait les entendre dire que leurs employés venaient de ces deux Lycées, mais il a été surpris qu'ils déclarent plutôt que la plupart de leurs employés venaient du CE.F.T.I., c’est à cette occasion que le Conseiller Culturel décide de se rendre au CE.F.T.I. Pour voir la méthode et les équipements que nous employons pour former ces élèves qui remplissent plusieurs attentes des chefs d’entreprises, j’ai eu alors la chance de recevoir ce diplomate personnellement.
A l’occasion, il m’a posé la question de savoir comment nous procédions ? J’ai répondu que nous nous rapprochons des industriels pour recenser leurs besoins en formation. Nous tenons compte en ajoutant des modules de formation spécifiques dans notre programme (par exemple, SHO TRACTAFRIC avait fait ajouter au programme de la Mécanique un module d’électronique et d’hydraulique) pour la maintenance de leurs véhicules Mercedes et à la fin, beaucoup de nos élèves ont été gardés chez eux.
Après ces entretiens, le diplomate me dit : « Les chefs d’entreprise du GICAM m’ont demandé les intermédiaires entre les ouvriers que vous formez et les ingénieurs que Polytechnique forment, pouvez vous former cette catégorie de personnes? »
J’ai répondu : « Je ne suis pas enseignant de formation, si vous m’aidez, je vais pouvoir le faire ».
Le diplomate est parti en me disant ceci : « C’est bien ce que vous faites, nous allons voir comment vous aider ».
Une remarque que je peux partager avec les plus jeunes: si vous avez foi en la réussite, et la détermination de vaincre, vous n’avez pas besoin de domaine de compétence, car en stimulant votre imagination, vous pouvez faire appel à un ou à plusieurs cerveaux pour concrétiser votre idée créative. C’est ainsi que la Coopération Française m’avait appelé un mois plus tard pour me faire savoir qu'elle a trouvé quelqu'un qui pouvait m’aider à mettre cette formation en route sous forme d’aide à la coopération France-Cameroun.
Elle a ainsi mis à ma disposition le Professeur Claude BONTHOUX, ancien Directeur de l’Ecole Polytechnique de Yaoundé et Directeur de L’école d’Ingénieur de Mécanique Avancée de Clermont Ferrand (IFMA), en préretraite, comme Assistant Technique pour démarrer ce projet. Nos deux cerveaux réunis ont permis la mise en route de l’I.S.T.D.I., toujours à la recherche des cerveaux, j’ai rencontré le Professeur François TSOPNANG, à l’époque Directeur adjoint de l’ISMANS (Institut Supérieur de Mécanique Avancée du Mans) qui apporta aussi un très grand appui. I.S.T.D.I., Créé en 2002 et le dossier présenté au MINESUP était tellement bien monté, surtout que les spécialités étaient toutes dans le domaine industriel et surtout que l’Etat lui même mettait difficilement ces formations en place. À cet effet, nous avons obtenu du MINESUP l’Autorisation de Création et d’Ouverture le même jour, obtenant en même temps l’autorisation d’ouverture des Classes Préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs en France et au Canada.
LE FINANCEMENT DU CAMPUS
Le Conseiller Technique dans son cahier de charge m’avait prescrit un terrain d’une superficie d’au moins 3 hectares pour réaliser un bon campus universitaire ; or dans une ville comme Douala, il est impossible de trouver une telle superficie au centre ville raison pour laquelle nous étions obligés d’aller à Logbessou qui, à l’époque était encore une forêt, acheter deux hectares disponibles. J’étais le seul à être convaincu qu'un campus dans cette forêt pouvait être fonctionnel ; car je me disais qu'un bon guérisseur même habitant dans la forêt, les gens qui cherchent la guérison devraient s’y rendre, et je ne me suis pas trompé.
Le financement de ce projet avait également retenu l’attention du gouvernement Canadien. Dans son volet d’aide bilatérale du Cameroun-Canada et à travers l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI), (I.S.T.D.I.) fut financé à hauteur de 3 000 000 Dollars Canadiens. La rétrocession de ce financement à un Établissement privé pour l’Etat Camerounais n’avait pas été du tout facile ; mais nous pouvons être reconnaissants à nos autorités qui avaient tout de même effectué cette opération qui avaient permis à l’I.ST.D.I. de construire les bâtiments futuristes, bien équipés à l’inauguration par le Minesup, en 2002. A l’occasion, le MINSUP avait déclaré que voir cette réalisation, donnait raison au Président Paul BIYA pour la LIBERALISTION DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR permettant au privé qu’il peut être d’un grand soutien à l’Etat tout en améliorant la qualité de l’enseignement dans certains secteurs tels que l’Industrie. C’est ainsi que nous sommes restés Leader dans le secteur de la formation industrielle dans tout le Cameroun et dans la sous région CEMAC.
Nul doute, votre idée connait un succès retentissant dans l’éducation au regard de la qualité des modules de formation, des partenariats et la réputation aujourd’hui acquise. Tout ceci est le fruit d’un dynamisme qui titille notre curiosité et certainement celle de nos lecteurs … quel est votre secret, si nous osons vous le demander ?
Il n’y a pas de secret. La clé de la réussite pour moi a été de rester éveillé ; de beaucoup observer notre environnement entrepreneurial et de détecter besoins et manquements. Une fois ceci fait, se rapprocher desdites entreprises afin de leur proposer des solutions à leurs problèmes de production, de rentabilité … etc. Lorsque nous formons des techniciens et ingénieurs pour des entreprises selon un cahier de charges précis, comment échouer ? Les programmes de formations sont taillés sur mesure et répondent exclusivement aux attentes des entreprises avec lesquelles nous collaborons étroitement.
Quand on regarde avec discernement autour de nous, surtout au Cameroun où il y a encore beaucoup à faire pour le bien être de nos populations, il est difficile de croire au manque d’occupation, surtout celui qui a choisi de travailler avec ses mains, nous avons encore tout à faire, du plus simple au plus complexe. Je citerai la fabrication des simples cure-dents, la transformation alimentaire, etc. ...
En plus de l’éducation vous avez détecté des manquements dans la santé ; et le fruit et pas des moindres est enfin là …
Tout à fait. L’aventure n’a pas été aisée depuis l’idée à l’inauguration de cette Plateforme de Diagnostique Médical de Douala. L’idée me vient lorsque par voie de presse, j’apprends que les machines utilisées pour faire la dialyse aux malades, sont en panne et on est en attente des techniciens qui viendront du Maroc. Une attente qui peut être fatale pour bon nombre de ces malades. Alors je me dis, si nous avions pu à l’époque faire de la maintenance sur des avions très complexes, non seulement de la Camair mais aussi des autres compagnies aériennes, est-ce celle des machines de dialyse qui puisse nous être hors de portée ?
Mais ce qui m’a retenu l’attention, c’est le nombre d’équipements médicaux achetés à prix d’or, mais abandonnés par manque de maintenance et un autre constat, après 60 années d’indépendance du Cameroun, nous importons encore de simples lits d’hospitalisation et de consultation, j’ai pris la décision d’apporter ma modeste contribution à ce secteur non encore maîtrisé par un grand nombre de Camerounais. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de créer une formation en ingénierie biomédicale pour apporter une solution à ce problème.
La demande d’extension d’ouverture de cette filière a été favorablement accueillie au MINESUP et le Ministre a directement donné son accord de principe pour la mise en place de cette spécialité et à la suite de cette décision, nous avons mis en place les programmes de formation avec l’aide de l’Université partenaire Italienne et aussi une plateforme de diagnostic comportant imagerie et laboratoire avec équipements de dernière génération. Le coût d’acquisition financé par plusieurs Banques était tellement élevé que le prix de la scolarité des étudiants ne pouvait pas l’amortir, c’est pourquoi nous avons pris l’option de l’ouvrir au public, qui a besoin du diagnostic fiable qu'offrent ces équipements, ces examens sont placés sous l’autorité du Ministre de la Santé dont l’accord de création et d’ouverture a été aussitôt favorable, parce que cette initiative venant d’un privé, il est sûr que ce matériel sera bien suivi et bien maintenu. L’autorisation d’ouverture a été obtenue du ministère de la Santé Publique, après la construction, et l’inauguration a été présidée par trois ministres (Santé Publique, Enseignement supérieur et Santé Publique et Action Sociale du Sénégal) avec l’onction du Premier Ministre le 18 janvier 2018.
Ce succès semble lié étroitement non seulement à un instinct entrepreneurial que vous avez, mais aussi au choix de l’enseignement technique que vous aviez fait dans votre jeunesse …qu’en est-il exactement ?
C’est vrai mais je n’ai pas choisi la technique. J’en suis passionné et ce, depuis l’enfance. J’avais toujours ce besoin de concevoir, de construire, de fabriquer quelque chose, de réparer … postuler au concours du lycée technique n’était qu’une suite logique. Malgré le fait que dans l’imagerie populaire être mécanicien, signifie avoir échoué, je crois que ce noble métier est réservé aux plus forts.
Est-ce à dire qu’un technicien ne peut pas manquer d’emploi ?
Un technicien convaincu et passionné s’en sortira toujours. Mais pour cet enfant qu’on force à étudier dans la technique sans conviction aucune, ce sera difficile. Je ne compte pas les appareils que j’ai déjà fabriqués par moi-même à ce jour. A but commercial ou par simple curiosité (vélo en bois, parapluies en bambou de raphia, antennes paraboliques, lits médicalisés, coffre-forts, …) ; pour ce qui est des réparations, elles sont encore plus nombreuses ; et ce reflexe reste jusqu’aujourd’hui. Les travaux de maintenance effectués à la Camair pour la révision du Boeing 737 ont été récompensés par l’octroi de la distinction honorifique de Chevalier de l’Ordre National de la Valeur sans avoir introduit au préalable une demande. Les infrastructures et équipements de tous ces centres de formation ne se sont pas faits sans ma touche personnelle depuis leur conception à leur inauguration. Il faut l’avoir en soi et bien sûr être un travailleur. La technique ce n’est pas pour les paresseux.
Vous passez pour un entrepreneur-modèle à suivre dans le groupement Bafou et même dans le monde entier. Pétri de cette expérience multiforme vous êtes certainement mieux placé pour donner un conseil à qui aimerait briller comme vous…
Je ne sais pas si je suis le meilleur, mais pour ceux qui aimeraient être comme moi, je peux leur dire ceci :
- De stimuler leur imagination en ayant une seule idée : réussir sans léser les intérêts des autres,
- Avoir une confiance et la foi en soi,
- Travailler dur, en cas d’échec, ne pas se décourager, recommencer avec plus de foi et de détermination et ne jamais abandonner,
- Ne comptez pas sur la chance. Exigez de vous-même une grande confiance.
- Avoir une hygiène de vie bénéfique, à savoir limiter la consommation d’alcool qui empêcherait l’esprit d’être posé et propice à la réflexion.
- Il faut travailler harmonieusement en groupe et avec les meilleurs. Avoir aussi une harmonie familiale très stable car c’est lorsqu'on a une nuit paisible que la réflexion se fertilise
Interview réalisé à l'occasion de la deuxième édition de la Bafou Football League (BFL) de Douala, dans le cadre des activités de la commission sport du CODEGBA antenne spéciale du Wouri Présidée par Mo'oh Sa'a TCHIO NGASSAM Jean Marie.
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