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Tournoi de Vacances Bafou (TouVaBaf) : Baleng F.C auréolé

Détails: Publié le mardi 7 septembre 2010 07:33

TOUVABAF : Baleng F.C auréolé

Le tournoi de vacances Bafou s’est achevé ce dimanche 29 août 2010, toujours aux allures de fête.

La place publique de la chefferie Bafou a fait le plein d’œuf ce dimanche. Ce lieu abritant un marché périodique s’est rapidement transformé en un stade de football, à la grande joie de tous les Bafou présents. L’ambiance est celle des jours de fête et l’objectif de ce tournoi de vacances rendu à sa 27ème édition est aussi palpable : « animer la place publique Bafou », nous confie Sa’a Douagni Bernard, le président de l’Association sportive Bafou de Nkong-Ni (ASBN), entre deux sons de balafon. Pari gagné.

Dire que le sport est rassembleur, trouve ici toute sa signification. La curiosité des jeunes, moins jeunes et parents réunis sous le grand baobab qui domine cette place, n’est assurément pas seulement l’agitation autour des matchs, mais aussi une occasion pour eux de voir et de communier avec leur chef supérieur, très respecté. Autour du premier sportif Bafou, Sa Majesté Fo’o Ndong KANA III, venu justifier par sa présence l’importance qu’il donne au football des jeunes, l’on aperçoit, la Reine mère, Fo’o Ngwessou KENFAK Jean le soutien incontesté de cette jeunesse, entre autres personnes de marque.

« La grande fête des vacances » comme beaucoup de jeunes l’ont aussitôt baptisée, commence par la finale des minimes. Cette pépinière qui voit déjà grand, offre une compétition très engagée aux spectateurs, malgré quelques jeux de balle hasardeux. Le match s’achève sur une victoire de Nzinkop (1-0) contre Ntsingfou.

Surprises et suspens

Le coup d’envoi du moment tant attendu est donné à 16h 45min par le chef supérieur. Baleng F.C contre Moto Clando F.C. la parade aux figures géométriques extraordinaires, exécutée sur leurs engins par les collègues des Moto Clando, suscite l’adhésion d’autres supporters. Mais surtout, le dernier match en éliminatoires donne ce club favori en début de match. En rappel, cette rencontre avait été une leçon de football à leur actuel adversaire avec un score de 7 buts contre 1. Par ailleurs, dans le classement des équipes, Baleng F.C aujourd’hui en finale, a occupé le bas de l’échelle. L’on se prépare donc à vivre des moments inoubliables sur ce stade aux traits particuliers. En guise de gradins, la foule a vite fait de s’installer tout au bord de ce terrain dont seuls les joueurs comprennent les formes. La surface de jeu rugueuse et loin d’être plane, peut s’étendre jusqu’au toit des maisons à proximité. Malgré ces imperfections, des témoignages indiquent que des joueurs professionnels ont eu à essayer leurs crampons sur ce « stade ». Jean II Makoun et quelques joueurs de L’Aigle de la Menoua en l’occurrence. Toutefois, cela n’est pas une préoccupation ; la passion pour le football et la soif du spectacle l’emporte.

Pour ce qui est du spectacle, il est assuré. Comme à la dernière coupe du monde de football, ceux qui se sont précipités à brandir des favoris, sont désarçonnés. Le match est rapide et très enlevé. Dès la 25^ème minute, Baleng F.C ouvre le score. C’est l’effervescence dans les « gradins ». Leur groupe de danse commence l’animation à l’aide d’instruments traditionnels. Le reportage en direct du match est aussi un morceau exquis. En quatre langues, c’est la version Yemba par le célèbre Ntchou mbou Ntchou qui va captiver davantage, car empreint de maestria et d’humour. La première mi-temps se solde sur un score de 2-0. A la reprise, les choses s’accélèrent et se dégradent pour Moto Clando FC. Malgré un penalty à la 51^ème minute, ils n’arrivent pas à sauver l’honneur. La combinaison d’une défense poreuse et d’un gardien instable les éloigne de la victoire. Quant à Baleng FC, ils détiennent les dés du triomphe. Crochets, longues passes et coups de tête fructueux, le match s’achève sur un score de …6-0, avec un triplet réalisé par Feudjio Jacques, l’homme du match. Bien plus qu’une victoire, une revanche dans les règles de l’art. Dans la foule des spectateurs, c’est l’euphorie. L‘on chante et crie à tue tête.

Des prix pour tous

Sans tarder, les prix et les trophées sont remis. Pour être en adéquation avec l’ordre, les minimes sont les premiers à recevoir leurs enveloppes et leur trophée. Suivant un pourcentage équitable, la somme de 66. 700 FCFA leur est distribuée. Après les discours de circonstance, les seniors sont appelés à l’estrade. Nul n’est oublié. Les cinq équipes du tournoi reçoivent des prix, le meilleur buteur est Telo des Vétérans avec 10 buts. Dans l’organisation, des primes sont distribuées pour les officiels, la sonorisation, les journalistes entre autres.

Le meilleur étant réservé pour la fin, le trophée est remis à Baleng F.C par Sa Majesté Fo’o Ndong KANA III. Celui-ci dégouline de joie et de satisfaction. Occasion pour lui d’encourager les parents à envoyer leurs enfants au village pendant les vacances afin que Touvabaf connaisse un succès toujours retentissant. En outre, le roi des Bafou émet son vœu pour les lendemains meilleurs de cette jeunesse passionnée de football : « Touvabaf vivra malgré quelques difficultés et je souhaite que les jeunes que vous êtes, émergiez dans des grands clubs au Cameroun et pourquoi pas en Europe. A cet effet, cinq équipes pour un tournoi de football à Bafou est insuffisant pour les 102 quartiers que nous comptons. J’invite donc les parents des autres quartiers à mobiliser leurs enfants dès l’année prochaine » a-t-il suggéré.

Pour atteindre ces cimes, ces enfants auront nécessairement besoin du soutien de leurs parents, dignes fils et filles Bafou. Dans ce chapitre, beaucoup ont déjà fait du chemin. Depuis 14 ans aujourd’hui, Fo’o Ngwessou fait l’unanimité. Mordu du virus du football dès l’enfance, son soutien à cette jeunesse sportive est sans faille et il a déboursé 300 000 FCFA pour cette année. Son souhait pour l’année prochaine est « d’être informé en temps opportun afin de souscrire les équipes à une assurance ». Promesse très applaudie. Dans cette liste de partenaires, la Ferme familiale de Moho TEMO MIA NKAP n’est pas en reste, parmi d’autres. La soirée s’achève dans les réjouissances et l’on se sépare avec l’espoir que Touvabaf 2011 battra le même tam-tam.

Gertrude GUIMATSIA