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Fanews by Faboba

Le milieu physique

LE MILIEU PHYSIQUE

Le territoire de Bafou se singularise d’abord par sa forme allongée. Du sommet des Bambouto au nord à la pointe sud à Bawouwoua le groupement s’étire sur 28 Km de longueur. Sa largeur maximale entre Jiombou (quartier du village Fongo-Tongo) et Sessa-Fotsa à la limite avec le groupement Bangang est de 10,5 Km. Au sud, à la latitude du village Baghonto sa largeur n’est plus que de 2 Km. De la sorte, notre groupement couvre une superficie de 178 km2 contre 59 km2 pour Baleveng, 31 km2 pour Fongo-Deng, 111 km2 pour Fongo-Tongo, 86 km2 pour Foreke-Dschang, 6 km2 pour Fossong- Elelem, 18 km2 pour Four Fossong- Wetcheng, 10 km2 pour Fotetsa et 99 km2 pour Foto ; une bonne partie de nos 178 km2 s’étend sur les monts bambouto et correspond au Nziée, domaine où s’est installée autrefois la Pastorale. Une autre partie, la plus vaste du reste s’étend de la falaise trachytique de Djuttitsa (Nkoà hanong) jusqu’à Bawouwoua.

I- La partie nord : Ndziii ou Djutitsa

A partir du plateau et par journée de beau temps, on peut observer facilement les chutes de Fôo-Nguekeu (Lépée fôo-Njuekeu). Elles se situent sur la falaise trachytique de 100 à 200 m de commandement qui sépare le Nziée du reste du pays. Cette falaise correspond à un front de coulées de trachytes descendues de la montagne au tertiaire plus précisément à l’éocène ; 65 millions d’années environ avant la naissance de Jésus- Christ.

Quand on grimpe la falaise, on se retrouve dans une surface calme où les altitudes varient entre 1700 et 2000 m. Ce replat correspond à l’affleurement d’une autre roche volcanique : le basalte porphyrique très altéré. Certes, jusqu’à 2320 m sur le revers de la dépression sommitale de la montagne ce basalte apparaît de temps en temps sous forme de boutonnières (délimitées par des coulées acides et portent des sols ferrallitiques de couleur noire épias ou des altérités rouges remaniée, tronquées et fossilisées par des nappes de cuirasses bauxitiques. Mais en général vers le sommet du massif le volcanisme acide domine et y a édifié es appareils remarquables : Mont Meleta : dôme-coulées de phonolite situé à la limite Nord-est de notre territoire est le point culminant de la montagne avec 2740 m. A ses pieds s’étend une réserve forestière dont les bambous de chine (Mefek) (Arundinaria Alpina) sont particulièrement appréciés lors des funérailles (Akoup).

Les coupes pédologiques réalisées lors de l’ascension de la montagne révèlent deux principaux types de sols :

1) les sols rouges colluviaux légèrement humifères.

2) les sols humiques d’altitudes.

A la côte 2120 m : aux environs de Aghong I le profil pédologique réalisé montre :

- de 0 à 20 cm : horizon humifère gris-noir grumuleux assez grossier avec quelques cailloux de moins de 10 cm de diamètre ;

- de 20 à 75 cm : horizon colluvial rouge, avec de nombreux cailloux de basalte ferruginisés

fig : REPARTITION ANNUELLE DES PLUIES ET

LES TEMPERATURES A DJUTITSA ET A DSCHANG

- de 75 à 150 cm : basalte très ferruginisé.

A la côte 2700 m (Mont Meleta)

- de 0 à 10 cm horizon grumuleux noir : les grumeaux s’écrasent sous les doigts.

- de 10 à 40 cm horizon noir, compact, prismatique, la frange capillaire s’arrête au contact de l’horizon grumuleux. Elle doit être constante toute l’année du fait de sa présence en saison sèche

- 40 cm et plus : altération sur basalte.

La frange capillaire constante indique l’existence d’une nappe phréatique relativement proche qui assure le ravitaillement des ruisseaux même au plus fort de la saison sèche et si le rythme climatique est le même que sur le plateau la saison sèche paraît plus éprouvante sur les pentes supérieures du massif où, les précipitations en décembre peuvent être nulles l’humidité relative inférieure à 30%, les vents d’Est secs très violents (50 nœuds) ,cependant que, du fait de l’altitude les températures restent fraîches ( les minima pouvant descendre en dessous de 5°c ) malgré d’importantes variations diurnes, et l’évaporation réduite. De la sorte la partie nord de notre groupement bénéficie d’un climat franchement tempéré qui joint à la topographie fait vite venir à l’idée du touriste qui parcourt les paysages de l’Auvergne. Cette impression est renforcée par l’aspect du couvert végétal qui, en dehors des boutonnières basaltiques à bocage peu structuré, voit règner presque sans partage une prairie à Sporobolus avec ça et là des galeries forestières ou trema guineensis, Spzygium staudtii dominent certains interfluves sont piquétés de faurea Spéciosa reliques de la forêt originelle, alorsque Hypericum lanceolatum, l’indigofera braceolata se réfugient dans les vallées et ravins humides.

Tel qu’il se présente le nord de notre groupement est d’une importance capitale pour tout notre territoire : c’est d’abord notre château d’eau. Tous nos principeaux cours d’eau y prennent leur source, bien emmenagé, il offrirait au tourisme des possibilités énormes : safari, station de repos ; de plus par son climat plus frais, des possibilités exceptionnelles sont également offertes à l’agriculture là où elle est possible.

Seulement nos populations ne sont pas conscientes des limites de toutes ces possibilités. Partout sur les pentes de la montagne se développe un maraîchage sauvage, qui exploite en saison sèche toutes les sources exposant le piedmont à de graves pénuries d’eau. Deux éléments majeurs doivent retenir notre attention sur la précarité des conditions favorables du sol.

1) la prédominance des sols de faible épaisseur sur trachyte acide et le caractère très limité des sols sur basaltes ;

2) les fortes pentes.

L’exploitation intense de ces sols, le surpâturage sur des pentes fortes est à l’origine de graves dégradations. Il ne faut pas oublier qu’au contraire du plateau l’occupation de la montagne semble tout à fait récente. De toutes les façons, le plateau avec ses sols sur basaltes anciens très altérés présentait au moment de l’installation des fondateurs de notre groupement des conditions plus favorables.

II- Le Plateau Basaltique

Les quartiers Mintsi , Tchounsi et Lepe au Nord du groupement jusqu’au village Houwa à l’extrême sud entre 1550 et 1500 m le plateau basaltique déroule de longues croupes surbaissées aux pentes convexo-concaves séparées par des vallées larges dissymétriques et subparallèles. Ces croupes sont parfois chapeautées de concrétions bauxitiques ou de vieilles cuirasses ferralitiques démantelées. Au sud du groupement à Ghouto (monde de pierres) le plateau se découpe parfois en véritables bowé cuirassés, bauxilisés.

Les seules collines remarquables sur le plateau sont : le mont Memboukem, colline isolée située à Sessa-Menguew et qui domine le plateau du haut de ses 1635 m. C’est un cône volcanique disposé en dos de dromadaire et responsable des basaltes qui couvre le plateau environnant.

A l’Ouest de la chefferie centrale, nous avons le Mont Ntsinfou (1583 m), colline granitique allongée de versants raides, et plus au sud la colline de Batsengla (1615 m) élaborée sur les granites.

En dehors de ces collines granitiques, le socle ne réapparaît qu’au sud-est du groupement à Fokamezoun.

C’est sur ce plateau basaltique que s’est développé le bocage caractérisé par un réseau de clôtures d’arbres et d’arbustes où on reconnaît le Dracceana arborea, Draceana maniii, le podocarpus, vernonia coferta schefflera barteri et es arbres fruitiers tels persea Americano (avocatier), psidium guajava (goyavier), Mangifera Indica… et autres espèces ligneuses dont Pierre VOUFO (197) en a dressé un inventaire.

La forêt originelle a presque complètement disparu et, seules les espèces comme le Ceiba pentandra qu’on retrouve dans les bois sacrés donnent une idée de ce qu’elle devrait être. Dans les vallées larges et marécageuses prospèrent les raphiales (Raphia humimus et Raphia vinifera) bordées parfois de hautes herbes comme Pennisetum clandestinum, costus ou Afromomum hanburyi, ce paysage là est donc complètement humanisé, les précipitations y sont abondantes : entre 1800 et 1900 mm en moyenne, référence faite aux stations de Dschang et de Bansoa où il tombe 1919 mm et 1744 mm de pluie respectivement, ce qui laisse supposer une décroissance ouest-est des précipitations en fonction de la trajectoire de la mousson : ces pluies s’étalent sur 9 mois environ de la mi-mars à la mi-novembre : elles peuvent commencer plus tôt ou plus tard ( début février ou début avril) et retarder ou non la période des semailles, compromettant les récoltes : elles nous arrivent de Dschang et du sud du groupement de sorte qu’en année normale c’est dans ces secteurs que les cultures commencent à sortir de terre. L’essentiel des précipitations tombe entre les mois de juin et de septembre, période des récoltes et de consommation maximale de bois de chauffe. L pluie apporte avec elle beaucoup de fraîcheur et les températures moyennes mensuelles peuvent tomber en dessous de 20° voire 18°c les minima moyens se situent autour de 15° à n’importe quelle époque de l’année. L’absence parfois d’insolation en saison des pluies rend cette fraîcheur plus prégnante et on peut passer la journée au coin du feu sans vraiment s’en rendre compte dans une atmosphère de maïs grillé ou de vin de raphia réchauffé. Les mois de saison sèche sont plus contrastés : forte chaleur le jour mais très grande fraîcheur nocturne ou matinale. Danstous les cas ce climat est dans l’ensemble doux, tonifiant et en grande période de préparation des champs les populations travaillent pendant toute la journée dans les champs, martyrisant la terre, en extrayant au maximum tout ce qu’elle peut donner.

Cette partie de notre territoire du fait de sa couverture basaltique profondément altérée et riche fut donc le cadre privilégié de notre agriculture : à force d’être retournée et retournée, elle s’est complètement épuisée et les paysans doivent de nos jours résoudre ce problème par d’importants apports d’engrais chimiques. L’érosion qui en résulte a comblé d’alluvions les cours d’eau multipliant les marécages et réduisant les débits de sorte qu’en saison sèche l’eau manque dans certaines parties du groupement et les populations sont obligées de faire des kilomètres pour aller chercher de l’eau potable. La réduction des débits tient également à l’utilisation de l’eau pour les maraîchages dans la pastorale et dans certains secteurs du plateau basaltiques grâce aux moto-pompes. Assurément les voleurs d’eau sont devenus plus nombreux, répondant ainsi aux contraintes économiques et sociales et marquant ainsi les premiers pas vers la transformation de notre agriculture. Suite à la rareté de l’eau, les puits se sont multipliés un peu partout. Les grandes rivières telles Miamezou,Mia Douzem,Mia Mezet, ou Mia Bou n’impressionnent plus personne aujourd’hui alors qu’autrefois, elles ont étéd’une grande importance dans l’installation des hommes. Ainsi quant à la suite des différends qui l’opposent au chef Bafou Fokamezou quitte Mezou-Fou pour s’installer là où il est actuellement après avoir réussi à travers le Mezemaho (ou Mia Mezou), il se sent en sécurité. De même quand le fondateur de notre groupement quitte Baleveng et traverse Mia Douzem et Mia Mbou pour s’installer à Menbepe, il a la même impression. Jusqu’à une époque récente quand nos ponts n’étaient faits que de troncs d’arbres, nous avions une peur blême de l’eau.

Les tawelgs humides peuplées de raphiales ont pourtant été pour notre communauté des zones –refuges tel qu’en témoigne la migration des différentes chefferies au cours du temps. On peut penser qu’à l’installation de nos aïeux le paysage était déjà trop découvert et ce n’est que dans ces secteurs que subsistaient des bois où l’on pouvait se dissimuler à la venue des ennemis. Cela laisse supposer une très longue présence de l’homme sur notre territoire même si ce n’est que vers le 17 e siècle que se constituent de groupes plus ou moins organisés

Au sud du groupement dans les villages Baletet,Baghonto, Houwa et même à Fokamezou où affleure le socle, les sols ne sont pas très bons. Ils sont de texture sableuse sur les interfluves, la densité d’occupation de l’espace n’est pas aussi fortes que sur le plateau basaltique, et, si l’on ya droit au même style d’organisation de l’espace cela ne doit pas créer l’illusion. Les variations pluviométriques surtout du début de la saison des pluies sont fortement ressenties : D’ailleurs le toponyme «lieu de rassemblement » tient du fait qu’en période de sécheresse les populations de Zow et de Ghonto s’y retrouvaient pour implorer les dieux pour qu’il fasse tomber la pluie.

De la sorte, nous pouvons après Valet (1985) et l’équipe Ducret du centre Universitaire de Dschang distinguer 4 zones écologiques dans notre regroupement.

1) la zone d’altitude (2000-2700 m) ou zone de pâturage du sommet des bambouto jusqu’à la limite inférieure des pâturages: très peu habitée : climat frais, brumeux et humide, prairies d’altitudes sur Audosols, sols ferrallitiques humifères sur trachytes, rhyolites et basaltes récents : sols particulièrement riches en matières organiques, fertiles mais très instables du fait de fortes pentes. Les actions à entreprendre doivent viser en premier lieu la protection de ces sols ; du fait de l’altitude et de la salubrité du climat, on doit y promouvoir le tourisme. Dans ce sens ces terres doivent être déclarées d’intérêt supérieur du groupement ; dans le cadre des comités de développement, la réflexion doit aller dans le sens de création ici des stations touristiques d’intérêt général dans la perspective d’approvisionnement du budget d’une éventuelle commune rurale du groupement à laquelle nous avons droit.

2) La moyenne montagne (1600-2000 m) où terrasse de Djuttitsa entre la limite inférieure des pâturages et la falaise trachytique. Zone de peuplement récent, le climat reste frais mais plus ensoleillé et plus sec que sur le plateau. Les sols sont comme dans le secteur précédent développé sur les basaltes récents et les trachytes : les pentes restent un peu fortes et one devrait y encourager la construction des clôtures pour lutter contre l’érosion. Nous ne devons en aucun cas oublier qu’une mauvaise gestion du sol exposerait très vite la nappe phréatique qui, comme nous l’avons vu n’est pas profonde et hypothéquerait d’autant par conséquent l’avenir de tout notre groupement. Les pénuries d’eau sur le plateau basaltique sont symptomatiques des difficultés auxquelles nous conduirait une exploitation anarchique de notre milieu.

3) Le plateau basaltique (1400-1500 m). Du pied de la falaise jusqu’à Houwa : zone anciennement et fortement peuplée. Le climat est doux et humide : sols ferrallitiques sur basaltes anciens, localement sur granites sableux et pauvres : ces sols autrefois fertiles sont presque partout épuisés à force d’être tournés et retournés par une population active essentiellement constituée de vieux et des jeunes en bas âge qui utilisent les mêmes techniques depuis au moins un siècle pour nourrir une population de plus en plus nombreuses et qui se doit de faire face aux nouveaux impératifs économiques. Non pas que ces techniques soient désuètes ; loin de là mais, ce qui faisait la force du système, le bocage est aujourd’hui en ruine. Remplacé par les bornes utilisées pour la délimitation des parcelles en vue du titre foncier moderne : nous sommes arrivés là à une « stéochoria » (1) poussée à l’extrême qui explique aujourd’hui l’exiguïté des terres qui reviennent aux exploitants agricoles. Nous savons que la croissance démographique, les crises de subsistances ont été les moteurs de notre extension territoriale. D’ailleurs les populations du plateau qui montent à l’assaut des terres d’altitude répondent à cette logique. Mais étant donné l’appauvrissement rapide des sols lorsqu’ils sont mis en culture et exploités intensément pendant 3 ou 4 ans, la colonisation agricole des pâturages loin de constituer une sinécure constitue plutôt une fuite en avant. c’est dire que notre société se trouve aujourd’hui à une autre étape capitale de son histoire

Il nous faut : résoudre le problème de l’appauvrissement des sols par l’apport d’engrais minéral : organiser les coopératives de vente et de transformation sur place de nos produits agricoles. Ce qui impose à l’élite deux impératifs : promouvoir le développement agricole en fournissant aux parents restés au village le petit outillage nécessaire : fournir les capitaux pour créer de petites usines de collecte ou de transformation des produits à l’échelle du village et rechercher les débouchés.

4) Les enclaves cristallines du sud de la chefferie : ici les activités agricoles doivent être conduites de façon très raisonnée, avec pour souci la préservation des sols comme ailleurs, la restauration du bocage et une meilleure intégration du petit élevage à l’agriculture : le groupement peut s’organiser et ouvrir ici des carrières de sables d’intérêt général. Si on ajoute les carrières plus localisées comme celle du Mont Menboukem on comprend qu’il y a assurément dans notre territoire des biens qui font parte du patrimoine collectif et pour lesquels une action concertée devrait nous permettre d’envisager plus rationnellement l’avenir du groupement.

La diversité et la richesse du milieu physique de Bafou expliquent en grande partie son importante charge de population et son économie pleine de vitalité. C’est un patrimoine précieux que la génération actuelle doit utiliser avec précaution de façon à ne pas compromettre l’avenir.

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(1) dans le monde grec : le fait de distribuer l’héritage entre plusieurs héritiers

Publi-Reportage


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