Comment pérenniser et vulgariser nos us et coutumes ?
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- Publié le mercredi 7 juillet 2010 08:24
En pleine mondialisation, nous nous demandons comment la jeune génération connaîtra nos traditions. Pour illustrer la pensée, prenons un enfant né en ville, qui n’est jamais allé au village, et qui n’a, encore moins, jamais assisté à une réunion ou une manifestation des ressortissants de son village dans sa ville de résidence. A-t-il une connaissance de la culture (des us et coutumes) du village de ses parents ? Pouvons-nous l’appeler par exemple Bafou si ses parents sont de ce groupement ? Nous croyons que non.
Bien sûr il est originaire de Bafou, mais il n’est pas Bafou, parce que, pire encore, les parents ont eu à prendre la mauvaise habitude que décrie Laurent AZAMBOU (dans ses articles publiés dans ce site), de ne s’exprimer aux enfants qu’en langue étrangère.Comment faire pour pérenniser nos us et coutumes ?
Il est clair qu’il faut d’abord qu’on s’accorde sur la façon de faire avant de penser à une vulgarisation. Il existe malheureusement très peu d’écrits sur nos traditions et surtout que la grande majorité ne s’accorde pas sur ces écrits. Pour illustrer cette divergence, prenons seulement le cas de la salutation à Bafou et même à Dschang en général : quand on dit "a lèkoo ?" (Comment ça va), on doit répondre "Azèh-poup" (C’est toujours comme cela). Un groupe pense alors qu’on doit changer et répondre plutôt "Assii-Nzing-hê" (ça marche) ont-ils raison ou tort ? Est-il normal de changer notre identité ? Le débat reste ouvert. Ceci s’explique par le fait que notre tradition a toujours été orale.
Comme partout en Afrique, l’initiation de l’enfant est dans l’action, c’est-à-dire, pendant que le parent fait l’enfant est à côté, observe et progressivement le parent l’oblige à essayer. Avec l’arrivée des colons et l’installation de la société capitaliste, face aux agissements des jeunes qui avaient la possibilité de côtoyer les "blancs", les parents sont devenus réticents à montrer et même à transmettre ces valeurs aux enfants. Comme exemple, nous citons nos guérisseurs traditionnels et les gardiens de nos valeurs ancestrales dont beaucoup d’entre eux meurent avec leur science. Dans beaucoup de chefferies Bamiléké, vous entendrez dire "les sacs de tel sont retournés à la chefferie". Pourquoi ça retourne ? Il y a plusieurs explications possibles à cela :
- le successeur est un "blanc" et ne veut pas se mêler aux activités et/ou paranormales des "villageois" ;
- avec le mercantilisme, le successeur n’est pas celui réellement désigné par le défunt et ne peut donc pas "porter ses sacs" ;
- le défunt n’a initié personne pour les "porter" ;
- …
Nous remarquons que dans la plupart des cas, ce sont ces successeurs non encore initiés qui tuent nos traditions. Quand les parents les envoyaient à l’école du blanc, ils croyaient qu’ils devaient percer le mythe du blanc pour devenir encore plus forts ! Hélas ! Quelle déception, sur ce point, nous pensons que tous ces intellectuels qui sont aujourd’hui presqu’au dessus de la cinquantaine doivent saisir cette opportunité pour se remettre en cause car ils ont plutôt détruit notre société traditionnelle au lieu de la construire. Combien de leurs enfants s’expriment-ils en langue maternelle ? Chacun devrait prendre conscience de cette situation anormale et amorcer un retour aux sources.
Face à cette situation alarmante, combien sont-ils à avoir pris conscience ? Que reste-t-il donc de nos traditions ? Comment se déroulent les rites traditionnels à Bafou par exemple ?
Dans un mélange total, chacun y va de son bon sens et dit ce qu’il pense ou ce qu’il voudrait plutôt que ça soit. S’inscrivant dans son objectif principal, Bafou.org lance un grand concours à tous ceux qui pourront aider la jeunesse à se retrouver. Tout en précisant que nous ne traitons pas le pourquoi des choses, nous voulons qu’une personne ou un groupe de personnes choisisse un rites et décrit clairement et scientifiquement comment il s’exécute à Bafou (du début à la fin).
Exemples de rites : la dot, les funérailles, le Nsiih, le Nkang, le tèkap, "asseoir siège", les obsèques, le veuvage, enlever le crâne, les mendzong, …
Un comité scientifique est mis en place à cet effet et sera communiqué en temps opportun.
Une prime de deux cent mille (200 000) francs CFA sera donnée solennellement à celui ou à l’équipe qui parviendra à nous servir un rite. Nous souhaitons que tous les fils et filles Bafou se lèvent pour soutenir cette initiative et éventuellement augmenter la valeur de la prime. Chaque prime aura un nom qui sera acheté d’avance.
Avant de terminer, nous voulons bien répondre à beaucoup de nos frères qui voulaient savoir comment s’orienter dans les clans d’âge (Mendzong). Nous vous donnons la liste des clans d’âges avec les tranches du plus jeune au plus âges :
Mendzong Nguenih : années 80 ; Mendzong Sa’aghang : années 70 ; Mendzong La’aghag : années 60 ; Mendzong Mock-Mbet : années 50 ; Mendzong Ta’akack : années 40 ; Mendzong Mbeng-Mewèh : années 30 ; Mendzong Ma’atsoh : années 20 ; Mendzong Lefang-Mbeng : années 10 ; Mendzong Ka’a-Nzong : années 1900 ; Mendzong Voung-meneuh : années 1890.
Il faut noter qu’avec les naissances désormais très rapprochées quelqu’un et son petit frère peuvent se retrouver dans le même clan d’âge.Une première évaluation de ce concours se fera au moi de décembre 2010.
Fait à Yaoundé, le 25 Juin 2010
Pour Bafou.org
Le Chef du Projet
Guy Mathurin NGUEZET
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