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Fanews by Faboba

L’Abbé Curé Amédée Tarcissius Feudjio : un albatros sur le pont du navire St-Laurent

Disons-le sans ambages : l’Abbé Amédée Tarcisius Feudjio, ci-devant curé de la Paroisse St-Laurent de Bafou, se présente comme un berger incompris de son troupeau. En remplaçant l’Abbé Lucas Tagoutsing, l’homme de Dieu est arrivé à Bafou en se sentant investi d’une mission impérieuse qui a guidé ses pas dans presque toutes les directions. En effet, originaire de Bamendou dans l’Arrondissement voisin de Penka Michel, il disait avec raison, qu’il était chez lui à Bafou.

Son dynamisme débordant est une preuve éclatante qu’il voulait laisser des traces positives et bien indélébiles de son passage ici. En février 2014, au cours d’un entretien à bâtons rompus sur ses nombreux chantiers, j’avais d’ailleurs eu à lui tenir ce langage : « Mon père, tu es jeune et c’est normal que tu engages ton plein d’énergie dans tes divers chantiers que je réunis sous le label plus globalisant de « Travaux d’Hercule ». Mais, tu sais autant que moi que l’art est difficile et la critique aisée. Tu sais également que nul n’est prophète en son pays et que l’incompréhension est souvent à l’origine de jugements erronés ». Où en est-on en ce moment où ce pasteur du peuple de Dieu s’en va de Bafou ?

 

Au chapitre des réalisations

A la prise de service de l’Abbé Amédée, la paroisse était endettée à hauteur de plus de 4.000.000 CFA à la Procure. A son départ en juillet 2015, cette dette a été entièrement épongée et malgré toutes les réalisations de l’homme de Dieu dont ci-dessous une liste non exhaustive, le solde de la caisse est plutôt créditeur. Les montants des sommes engrangées dans les quêtes du dimanche et dans les différentes fêtes de récolte sont allés croissants d’année en année et ont permis une multitude de travaux.

Pour parler des « douze travaux d’hercule » de l’Abbé Amédée, nous pouvons citer:

- Les constructions  dans les écoles catholiques de Balepouo, de Bagha, de Bamelieu, et dans les chapelles de Tchoutchuet, de Bamelieu et de Ndzi’ih.

- Les réfections et les aménagements de l’église de St Laurent qui a remplacé celle qui avait brulé du temps de l’Abbé Nkuissi Bernard.

- Comme point d’orgue, les réfections avec modification à fond et extension des locaux du presbytère. Sur un budget prévisionnel de 16.000.000, le Curé a réussi à mobiliser auprès des fidèles 12.000.000 déjà engagés dans les travaux. L’immeuble est actuellement digne du titre de doyenné qui vient enfin d’être attribué à Bafou, le village de l’Évêque du tonnerre, Mgr Albert Ndongmo.

- La mobilisation des fonds et le début des travaux de construction de la chapelle de l’Eglise du Secteur Paroissial de Ndzi’ih qui sera bientôt érigé en Paroisse.

- La construction de la fondation de la chapelle de l’Eglise catholique de Bamelieu avec à côté, un puits fonctionnel qui ravitaille la population alentour.

- La construction de la chapelle de l’Eglise catholique de Bakoko avec le concours des populations et celle très consistante, d’une élite de la place, Assa’h Nwéla’a Mouafo Louis Marie, pour ne pas le nommer.

- L’aménagement d’un puits à l’Eglise catholique de Bakoko.

- La construction de salles de classes à l’école catholique Saint Thomas de Balepouo avec pour conséquence le retour des élèves qui avaient « émigré », au cours de l’année scolaire passée, vers l’école publique de Baleng.

- Le réveil des écoles catholiques où les effectifs des élèves se sont considérablement améliorés à Bamelieu (de 20 à 100), à Balépouo (de 15 à 60 au CM2) et à Bagha.

- La distribution, avec le concours d’une élite de la place qui a sollicité l’anonymat, des tenues de classe aux enfants des écoles catholiques de Bamelieu (un an) et de Bagha (deux années de suite).

- Le recrutement d’un Directeur d’Ecole, (ancien Directeur d’Ecole Publique expérimenté), pour celle de Bagha où la confiance est revenue au vu du flux des enfants inscrits à cette rentrée.

- Le recrutement d’une cuisinière et d’enseignants qui sont déjà affiliés à la CNPS.

- Dans le domaine spirituel, l’Abbé Amédée s’est investi dans l’encadrement des jeunes, des femmes et des adultes au sein des différentes chorales et mouvements chrétiens. On lui doit la création de plusieurs structures de réflexion pour réveiller la foi et faire vivre le message de la parole de Dieu. D’où la redynamisation des CEB (Communautés Ecclésiales de Base) qui sont passées de 10 à 20.

- Toutes ces activités initiées et conduites par l’Abbé Amédée ont incité le Père Évêque, S.E. Mgr Dieudonné WATIO, Évêque de Bafoussam, à penser à la création, le 1er Juillet 2015,  du Doyenné de Bafou qui regroupe les paroisses St Laurent de Bafou, St Thomas de Baleveng, St David de Fombet, St Daniel de Tsingbeu, St Nicolas de Flüe de Baletet-Batsingla, le Secteur spécial de Ndziih au nord de Bafou et le Secteur spécial de Nza’a à Baleveng. Une initiative qui réconcilie déjà avec le diocèse, les populations Bafou qui se plaignaient que le séminaire lui ait été enlevé au profit de Bafoussam.

- Notons aussi pour le féliciter, que c’est encore sous l’Abbé Amédée que la visite pastorale du Père Évêque a eu lieu à Bafou le 26 mai 2013. Une visite que Mgr Atanga n’avait pas cru devoir effectuer pendant tout son séjour à Bafoussam. Mgr Dieudonné Watio a procédé ce jour à la confirmation de plus de 300 chrétiens.

 

Malentendus et incompréhensions

Dans sa fougue de bien servir et de bien faire, l’Abbé Amédée, peut-être à cause de son jeune âge et de son immaturité que nous soulignons à deux traits, a oublié que l’homme Bamiléké en général et le Bafou en particulier, a une double vie en matière religieuse. Aussi étrange que cela puisse paraitre, le Bafou réalise toujours une symbiose réussie entre la religion traditionnelle qui fait la part belle aux ancêtres et au Dieu Suprême appelé Essi’ih et la religion chrétienne de Jésus-Christ importée d’Europe. Ainsi, il va au culte le matin et le soir, il n’hésite pas à aller verser de l’huile de palme et du sel sur les cranes de ses ancêtres derrière la maison ou au pied de l’arbre qui abrite le dieu de la famille.

A cause de ses prises de positions souvent maladroites sur certains sujets sensibles, le prélat a commencé à être comparé à ces missionnaires blancs qui, sous le couvert de la croix, venaient en Afrique pour planter le drapeau de la puissance colonisatrice avide des richesses naturelles du sol et du sous-sol. On a reproché à l’Abbé d’avoir osé attaquer de front la religion traditionnelle et d’avoir commencé à conseiller aux populations Bafou de ne plus respecter les interdictions par la tradition de travailler certains jours du calendrier local et de brûler les crânes de leurs ancêtres et les autels des différents dieux des familles, du quartier et du village. Ces dieux ayant pour principaux prêtres les chefs traditionnels, les chefs de village, les chefs de quartiers et les grands notables, il s’est, sans le savoir et surtout sans le vouloir, attiré la foudre des autorités traditionnelles et de certains de ses ouailles, chrétiens pratiquants ou simples sympathisants de sa paroisse qui ont pensé à le faire renvoyer de Bafou faute de pouvoir tout simplement le pendre haut et court.

Or l’Abbé n’avait qu’un seul souci : conduire son peuple vers l’émergence spirituelle. Ainsi, il avait coutume de dire : « Le monde est devant nous, non pas en arrière. C'est vrai que beaucoup pensent que le monde va de l'avant, mais que l'Eglise doit reculer, même à Bafou. Ce n'est pas la volonté de Dieu. J'illustre mes points de vue toujours par ce que j'observe. Je vois par exemple l’engagement de tout notre potentiel dans la réussite dans nos affaires personnelles alors qu'à l'Eglise, nous nous empêchons toute bonne initiative ».

Comme l’albatros de Charles Baudelaire sur le pont d’un bateau, les ailes de géant de l’Abbé Amédée l’ont empêché de marcher à Bafou. Sa jeunesse et sa candeur, sa confiance envers tous, l’ont amené à s’empêtrer dans des situations où incompréhensions et malentendus se sont mélangées pour ternir sa réputation.

On peut citer :

- Le cas du détournement par un fils du village, des sommes qui ont été cotisées pour lui acheter une voiture. Il avait pourtant été invité à se méfier de celui-là qui n’en était pas à son premier coup fourré.

- Dans sa mission de berger du peuple de Dieu qui est à Bafou, certaines de ses prises de positions se sont heurtées à la sensibilité des Bafou par rapport à leurs rites et coutumes. Au premier plan, ses prises de positions sur le culte des ancêtres représentés par leurs crânes. Or nous savons tous qu’il y a du bon comme du mauvais dans ces rites et coutumes de chez nous. Il faut donc avoir du discernement pour comprendre le pourquoi et le comment de ce que le prélat dit et si c’est du bon ou du mauvais.

- Au cours de plusieurs offices religieux à l’occasion des obsèques à Bafou, il a déclaré que les chrétiens qui l’invitaient devraient penser à aménager sa table en la couvrant d’une nappe propre et non pas avec un pagne maculé de restes de nourritures ou de vin rouge. Parce qu’il a fait allusion à la table bien aménagée pour le chef du village, on a conclu qu’il voulait se mesurer au Roi des Bafou. Or ses détracteurs ont oublié que le jour de la visite pastorale de Mgr Dieudonné Watio à Bafou, le même Abbé Amédée, sachant que toute autorité vient de Dieu, avait recouvert le siège réservée au Chef supérieur Bafou avec le tissu traditionnel batik appelé « Ndzou’h lekeu’h ».

- Il s’est aussi exclamé qu’il ne comprenait pas pourquoi les Bafou avaient tant de vénération pour leur chef et ne pensaient pas à en faire autant pour Dieu de qui nous devons tout. Il a tenté une traduction maladroite du terme « N’ôh » qui signifie chefferie, mais qui se retrouve dans la racine du verbe « E’n’ôh » qui en yemba signifie, planter, presser ou tordre. Les âmes bien pensantes ont vite conclu que l’Abbé Amédée voulait conseiller à la population de ne plus descendre à la chefferie où ils vont se faire « tordre le coup » ou « E’n’ôh n’tong ».

- Il a aussi dénoncé la pratique de l’autopsie traditionnelle et a eu maille à partir avec certains chefs traditionnels qui laissaient faire cela dans le village.

- Un autre élément d’incompréhension était l’argent demandé dans le cadre du denier de culte ou pour donner les sacrements, (baptêmes, mariages, huile des malades ou sacrement de l’extrême onction, etc. ...). Les honoraires à payer pour les messes dans les domiciles particuliers n’étaient pas en reste. Alors, les mauvaises langues ont commencé à l’accuser d’être en train de construire un duplex chez lui à Bamendou, une mini-cité à Dschang et un hôtel à Yaoundé. Les quêtes dont nous connaissons la consistance peuvent-elles vraiment permettre tant d’engagement dans l’immobilier ?

 

Les lendemains de la crise

L’Abbé Amédée, qui sait qu’il n’est pas un saint mais un être humain qui peut se tromper ou avoir des faiblesses, a eu toujours eu l’humilité de dire ceci : « Je suis votre fils. Je souhaite que ceux-là qui sont contre moi parce que j’en fais tropsoient plus charitables en s'approchant fraternellement de moi pour me faire des remarques au sujet des éventuelles "blessures" que je leur aurais infligées et j'espère, dans le cadre de mon travail de pasteur du troupeau ».

C’est au moment culminant de cette crise entre le clergé Catholique et les autorités traditionnelles du groupement Bafou que le Doyenné de Bafou a été créé et que l’Abbé Amédée a été affecté à Bangang. Plusieurs questions peuvent se poser mais pour notre part, nous retenons que l’Abbé Amédée a beaucoup fait pour Bafou en très peu de temps. Il était malheureusement incompris et sa jeunesse l’a desservi. Avec une plus grande maturité, nous pensons qu’il aurait même pu être maintenu sur place comme Curé Doyen. D’ailleurs, le Père Évêque originaire de Bangang peut-il être assez fou pour envoyer un « mauvais grain » dans son propre village ?

En marge de sa messe d’adieu du 25 juillet 2015, l’Abbé Amédée s’est confié à nous en ces termes : « je rends grâce a Dieu pour tout ce qu’il a réalisé à travers moi à Bafou proche de mon village d'origine Bamendou. Les plus grandes œuvres réalisées ne sont pas matérielles ni visibles maintenant. Elles sont spirituelles et liées au salut des âmes acquises à Dieu à travers ma consécration, à travers les sacrements et surtout à travers l’eucharistie célébrée. Je pars de Bafou heureux d’avoir été l’instrument de sa miséricorde. Si Dieu à travers mon Évêque veut que j’y retourne un jour pour une autre mission particulière, je n’hésiterai pas puisque je lui avais donné mon oui définitif. J’exhorte tout le monde à prier sans cesse pas seulement pour moi seul, mais pour tous les envoyés de Dieu. Encore une fois, que Dieu bénisse tout le monde, chacun dans sa vocation, quel que soit le lieu où il l’exerce »

  

A l’Abbé Amédée, nous disons simplement bon pied la route mon père et que l’Eternel soit au volant de toutes tes actions dans ton nouveau ministère. Les éventuels faux pas ou les erreurs de jugement à Bafou t’aideront à mieux faire.

D

Publi-Reportage


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