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Fanews by Faboba

Signification et rôle de la Ma’ah Mêfo’o dans la succession d’un chef

Après la mort d’un chef en zone géographique Yemba dans le Département de la Menoua, son remplacement suit une procédure qui peut changer d’une chefferie à l’autre. Dans la plupart des cas, on procède à l’arrestation de son successeur en même temps que son 1er adjoint appelé Ntchuèti et son 2e adjoint appelé Sa’ah. Une autre arrestation, souvent anodine et moins spectaculaire, est celle de la Ma’ah désignée par le défunt chef pour accompagner le jeune monarque dans la gestion du village dont les rênes lui sont désormais confiés.

 

Partant du principe selon lequel le pouvoir ne se partage pas et que le chef est l’unique comptable de son action vis-à-vis de son peuple, les postes de Ntchuèti, Sa’ah ou Ma’ah n’ont même plus cours dans certaines de nos chefferies. A une occasion, on a même remarqué la différence d’âge criarde entre le titulaire principal du poste et ses adjoints. À travers cela, on comprend la volonté du défunt chef d’éviter que les titulaires de ces postes secondaires ne s’en arrogent pour faire ombrage au chef en fonction et entraver ainsi l’exécution de certains de ses projets.

Le la’akem est le lieu où le nouveau chef fait son apprentissage pour gérer le village. C’est au la’akem qu’il est instruit de l’histoire, de la géographie, et de toutes les réalités de son royaume. Il est tenu informé des pactes secrets et des alliances conclus avant son avènement par ses ascendants. C’est là qu’il sera initié sur tous les plans, de la charge qui lui incombe désormais à la tête du village (ses responsabilités à venir, son comportementface à son peuple, etc.). Il est oint d’huiles sacrées et on lui fait régulièrement manger des repas spéciaux « Melang » composés à partir de diverses plantes ou écorces de la pharmacopée traditionnelle. Le « Melang » écrasé et ajouté à d’autres ingrédients peut être consommé ou utilisé pour embaumer le corps. Cela permet de faciliter la croissance, d’augmenter la virilité. Au la’akem, plusieurs rites sont effectués par différentes sociétés secrètes pour protégerle nouveau monarque, le blinder contre les mauvais esprits et lui transmettre les pouvoirs magico religieux traditionnels de tout le village afin d’en faire un véritable « Natema’h » c’est-à-dire un « animal qu’on ne doit pas chasser ». N’est-il d’ailleurs pas la courroie de transmission entre l’être suprême, Essi’h ou Tsiapouôh et les hommes ?

 

Quand ils sont arrêtés en même temps que lui, le Ntchuèti, le Sa’ah et la Ma’ah ne séjournent pas au La’akem avec le nouveau monarque. Ce dernier s’appelle Menkem et n’aura le nom de Fo’o qu’après avoir fait ses preuves après ce séjour de plusieurs mois cloitré au la’akem. Les deux adjoints sont envoyés séparément chez deux notables du village. A la chefferie supérieure Bafou par exemple, le Ntchuèti, Kana Henri Gilbert, avait été envoyé chez Moho Diffo-Metiôh et le Sa’ah, Kana Jean-Pierre, chez Moho Tézapjioh Lucas. La Ma’ah, quant à elle, peut séjourner dans une dépendance de la chefferie ou dans une maison expressément construite pour elle non loin de la chefferie. A la chefferie Fossong Wentcheng, bien que sachant qu’elle pourrait aller en mariage, le défunt roi avait indiqué à la future Ma’ah Mêfo’o où construire sa maison à l’entrée de la chefferie supérieure.

Le vocable Ma’ah est un terme qu’on attribue à une femme à anoblir. Ce terme pouvant prêter à confusion, il est important de faire tout de suite le distinguo suivant :

Lorsque le nouveau chef est arrêté, sa mère devient ipso facto la Ma’ah Mêfo’o ou la reine mère. Parmi ses frères utérins l’un ou l’autre devient Manfo’o et ses sœurs de même mère deviennent des Ma’ah. Le titre de Ma’ah est aussi attribué aux épouses du nouveau chef ou reines qui se font appeler Ma’ah Nô’h. La première fille du chef née au La’akem prend le titre de Ma’ah Touh-kem. Chez le commun des mortels, l’aîné des garçons est appelé Assôboh tandis que la Ma’ah Messôboh est l’aînée des filles de la concession.

En continuant sur la même veine notons qu’à sa sortie du La’akem, le nouveau monarque peut anoblir d’autres personnes dans son entourage. Ainsi, les femmes qui se trouveraient dans cette situation prendront aussi le titre de Ma’ah avec le suffixe Mêfo’o suivi d’une autre dénomination (lieu dit ou caractère mis en exergue). A titre d’exemple, nous avons connu à la chefferie supérieure Bafou où plusieurs études ont été faites, les anoblissements suivants :

 

A)- Dans la famille royale :

·La reine Tematio Véronique, mère du nouveau roi, est devenue Ma’ah Mêfo’o Tematio

·Kana Patrice, frère et ami du chef est devenu Soufo’o Ndong Kana Patrice

·Kana Kenfack Alexis, frère cadet du chef est devenu Manfo’o Kenfack

·Kana Kengne Claudine, sœur aînée du chef est devenue Ma’a Ndzi’ih

·Kana Donfack Cécile, sœur cadette du chef est devenue Ma’a Mêfo’o Donfack

·Kana Régine est devenue Ma’a Mêfo’o

·Kana Sidonie est devenue Ma’a Mêfo’o

·Kana Solange Christine est devenue Ma’a Mêfo’o Ndong

·Kana Jacqueline Sylvie est devenue Ma’a Mêfo’o Ndong

·Kana Christine Léonie est devenue Ma’a Mê Ntchuèti

·Kana  Françoise Laure est devenue Ma’a Mê Sa’ah

 

B)- Hors de la famille royale :

·Mme Foning Tsobgny Nguiazong Françoise est devenue Ma’a Mêfo’o Nkong-La’a

·Mme Dongmo Mégnidong Justine est devenue Ma’a Mêfo’o Noubong

·Mme Teufack Chengui Nguetsop Brigitte Claire est devenue Mèfô Ntoeoh Mbou’

·Mme Dontsop Cathy est devenue Mèfô Domenguem

·Mme Fouegué Catherine est devenueMêfo’o Noudem

 

De toutes ces Ma’ah, celle qui nous intéresse est la princesse appelée à accompagner le nouveau chef dans la gestion du village. Celle-ci n’est pas nécessairement la sœur utérine du nouveau chef mais, choisie par leur défunt père, elle doit assister le chef, défendre ses intérêts et donner son avis en cas de nécessité. Elle est une sorte d’aide de camp ou de conseiller qui évolue à l’ombre du chef pour veiller à l’administration interne du palais et, bien plus discrètement, à l’administration du village. Cette Ma’ah a un statut de notable du village. Elle a ses biens propres, ses tenues d’apparats, ses champs, ses plantations de bambous raphia, des élevages domestiques de volailles, de petits ruminants et autres. Elle a également ses ouvriers ainsi que des femmes qui lui sont si fidèles et si dévouées qu’on les appelle ses "femmes". Certaines réunions d’hommes ou de femmes du village, certains groupes de danse ne se tiennent que chez elle.

Elle est cooptée membre des cercles ésotériques et a des pouvoirs qui ne sont pas dévolus au premier venu. En conséquence, elle participe aux réunions secrètes du village, intervient dans la préparation des "Melang" qu’on fait ingurgiter au nouveau chef lors de son initiation. Elle ne doit d’ailleurs pas quitter le village pour aller se marier ailleurs. L’homme qui a l’honneur d’être son mari doit être discret et passer le plus inaperçu possible. D’ailleurs, on l’appelle prosaïquement le "chercheur du bois de chauffage de la Ma’ah".

La société moderne nous parle aujourd’hui de la promotion du genre alors que nos ancêtres y avaient pensé depuis des temps immémoriaux. Rien dans nos sociétés ne peut se faire sans la femme. Vue dans ce sens, la Ma’ah a une importance non négligeable auprès du chef. On peut même dire qu’elle est une sorte de contre-poids parce que son avis compte et peut influencer le cours des choses dans la vie de nos chefferies traditionnelles.

Bafou, le 14 juillet 2023

(é) Moho-Lekouet Donkeng Cosmas

El Porompompero

Publi-Reportage


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